Un projet de parc éolien d’envergure, porté par un collectif de citoyens, s’apprête à entrer en service à Martigné-Ferchaud, dans le département d’Ille-et-Vilaine. Quinze ans après l’initiative de ses fondateurs, les premières turbines du parc de Féeole devraient être mises en fonctionnement en mai. L’investissement total s’élève à 24 mn €, principalement financé par emprunt bancaire, avec une contribution citoyenne de 520 000 €. Le site prévoit une production annuelle de 36 gigawattheures (GWh), soit l’équivalent de 45 % des besoins de la communauté de communes.
Un financement hybride et multipartite
À l’origine du projet, 168 citoyens rassemblés en société ont initié le développement suite au classement de la zone en « zone de développement éolien ». Leur volonté était de maintenir la valeur générée localement. Le financement est complété par des partenaires institutionnels tels que le syndicat départemental d’énergie Energ’iV et le mouvement Énergie Partagée, qui soutient les projets de production d’électricité renouvelable à gouvernance citoyenne. Deux mâts sont déjà érigés, un troisième en cours d’assemblage, et un quatrième en attente.
Une dynamique nationale en croissance
Selon Énergie Partagée, 16 parcs éoliens citoyens sont aujourd’hui opérationnels en France, avec deux chantiers en cours et 22 projets en développement. L’Agence de la transition écologique (Ademe) indiquait en 2024 que, pour les investisseurs, la stabilité des revenus est un argument mais que la rentabilité ne constitue pas l’objectif principal. L’ancrage territorial, le développement des compétences locales et la création d’emplois figurent parmi les bénéfices perçus par les porteurs de projets.
Des obstacles administratifs persistants
À Andilly-les-Marais, en Charente-Maritime, une initiative similaire a vu le jour après le refus d’un développeur privé par la commune. Le groupe Valorem, en partenariat avec la société coopérative Coopec et un fonds régional, a été retenu. Le parc a été mis en service en 2024, réunissant 350 citoyens autour du capital. Toutefois, ces projets ne font pas consensus. À Riaillé, en Loire-Atlantique, deux recours administratifs ont suspendu le développement d’un parc citoyen porté par la société Eola, regroupant 800 citoyens. Les opposants évoquent notamment une atteinte au paysage et des études insuffisantes sur l’impact sonore et la faune locale.
Acceptation locale et lenteur des procédures
À Martigné-Ferchaud, malgré une bonne acceptation globale, un recours déposé par un groupe d’opposants a retardé le chantier de quatre ans. Pour les initiateurs, l’attente touche à sa fin. Les éoliennes, considérées comme un symbole d’investissement local, sont désormais prêtes à entrer en production.