Le dérèglement climatique pourrait complexifier l’accessibilité des énergies propres comme l’hydroélectricité, première source d’énergie décarboné du monde. Pour ce secteur par exemple, les réservoirs sont actuellement en proie à des grandes sécheresses, mettant à mal sa capacité de production, surtout au Brésil, aux États-Unis et en Chine.
Le dérèglement climatique réduit les réservoirs d’eau
l’hydroélectricité est actuellement la première source d’énergie propre au monde, en comptabilisant près de 16% de la production mondiale. Les principaux producteurs de cette énergie verte sont le Brésil, la Chine ou encore les États-Unis. Trois pays comptant sur leus sols les plus grands barrages du monde. Ces 3 pays comptent aussi parmi les plus gros producteurs de gaz à effet de serre au monde.
Mais les problèmes que rencontre le secteur hydroélectrique conduisent les entreprises à recourir davantage au combustible fossile. Les nombreuses sécheresse affectant les réservoirs essentiels à la production d’hydroélectricité se sont multipliées ces dernières années.
Aux États-Unis, la sécheresse touche de nombreux États à l’ouest du pays. Pourtant l’hydroélectricité aux États-Unis est très importante puisqu’elle représente 6% de la production totale d’électricité du pays. Le Colorado, la Californie ou encore l’Arizona par exemple sont en proie en 2021 à des épisodes de sécheresse inédits. Les feux de forêts s’y multiplient, ravageant près de 35.000 hectares de végétation rien qu’au mois de juillet 2021.
Le Brésil dépend à 60% de l’hydroélectrique
Au Brésil, c’est l’absence de précipitation qui à pour cause d’assécher les réservoirs destiné à la production d’électricité. Le Brésil est l’un des pays qui dépend le plus de l’hydroélectricité pour sa fourniture énergétique, avec près de 63,8 % de part dans la production électrique nationale. Les régions sud-ouest et centre ouest du pays sont en proie à la pire crise hydrique depuis un siècle.
Le même constat est effectué en Chine. Les provinces les plus touchées par ces sécheresses font partie des régions les plus productives de Chine, notamment la province de Guangdong. Les barrages hydroélectriques assurent pourtant 18% de la production électrique chinoise. Les provinces les plus touchées par ces sécheresses font partie des régions les plus productives de Chine, notamment la province de Guangdong.
Mais la sécheresse n’est pas l’unique cause qui entrave la production d’hydroélectricité. Au Malawi par exemple, les récentes inondations torrentielles ont conduit les pouvoirs publics à mettre les centrales hydroélectrique à l’arrêt.
Les centrales mises à l’arrêt
Dans l’État de la Californie, le State Water Project, fonctionnant depuis 1967, a été mis à l’arrêt pour la première fois. Cette centrale hydroélectrique produisait près de 750 MW en s’appuyant sur les réserves d’eau du Lac Orville. À sa pleine capacité, la centrale pouvait alimenter un demi-million de foyers californiens.
Toujours en Californie, les centrales du lac Shasta ont également vu leur production chuter. À cette date-là, les centrales produisent habituellement 710 MW d’hydroélectricité, une capacité qui a chuté de 30% en moins de 3 mois. Même constat sur le fleuve Colorado ou le barrage Hoover à vue sa production chuter de 25% sur le mois de juillet 2021.
Niveaux des réservoirs critiques au Brésil
Au Brésil, le niveau des réservoirs de plusieurs centrales est dans un état critique, notamment au barrage d’Itaipu, un des plus importants du pays. En moyenne, la capacité des réservoirs d’eau est à seulement 32% de leurs capacités maximales sur l’ensemble du pays.
En Chine, dans la province du Yunnan, les effets de la sécheresse de l’été 2020 a encore laissé des traces sur la capacité des réservoirs d’eau. Mais c’est également dans d’autres régions, comme dans la province du Guangdong, que la République Populaire fait face à sa pire pénurie d’énergie depuis 2011. La province a restreint l’utilisation de l’électricité par les producteurs de métaux, ce qui a contraint certaines fonderies à fermer temporairement leurs portes.
Recours inévitables aux énergies fossiles
Ces trois pays comptent parmi les plus gros producteurs de gaz à effet de serre au monde. Les problèmes que rencontre le secteur hydroélectrique conduisent les entreprises à recourir davantage au combustible fossile.
En Californie, le gouverneur de l’État américain à pris un décret visant à autoriser les entreprises consommateur d’électricité industrielles à utiliser des générateurs diesel pour la production d’électricité. De plus, ce décret lève les restrictions sur la quantité de carburant fossile utilisé par les centrales fonctionnant au gaz naturel afin de produire de l’électricité.
Au Brésil, le gouvernement annonce avoir réactivé les centrales thermoélectrique alimentées au gaz naturel. Les épisodes de sécheresse ont également des répercussions sur le prix de l’électricité, qui devient plus coûteux à produire. L’autorité de régulation des énergies au Brésil, Aneel, augmente de 52% le prix de l’électricité.
Pékin ré-ouvre 15 centrales à charbon
En Chine, cette pénurie d’électricité pose également de gros problèmes. Dans le cadre de ses récents engagements climatique, la Chine diminue considérablement l’usage des centrales électrique fonctionnant au charbon. Face à la pénurie d’électricité qui risque de paralyser l’économie du pays, Pékin annonce la réouverture de 15 centrales à charbon pour une durée d’un an.
L’accession aux objectifs mondiaux d’émission net nulle d’ici à 2050 voit donc se dresser devant elle un défi supplémentaire. Les sources d’énergie verte, dont l’hydroélectricité, sont considérées comme une arme indispensable pour lutter contre la crise climatique. Mais leur approvisionnement ainsi que leur bon fonctionnement sont d’or et déjà impactés par le dérèglement climatique.