Le dérèglement climatique fait peser de nombreuses menaces sur le secteur des énergies. Dans le bassin amazonien, le risque est fort de voir les capacités hydroélectriques exploitables largement réduites.
Le dérèglement climatique perturbe la conception des projets hydroélectriques
L’hydroélectrique est la source d’énergie dominante en Amazonie puisqu’il s’agit du plus grand bassin versant au monde. C’est aussi l’un des points névralgiques pour le développement de projets basés sur l’hydroélectricité. Or le dérèglement climatique complexifie le développement de cette source énergétique.
Ce constat est souligné par une étude de la revue scientifique Global Environmental Change. En passant au crible les 351 projets dans le bassin amazonien, l’étude révèle que d’ici à 2050, les flux d’eau seront en baisse de 13% à 20% avec des disparités régionales. Ainsi, la partie brésilienne du bassin pourrait connaitre des flux en baisse de 18 à 23%. A contrario, dans la partie ouest de l’Amazonie, les flux pourraient augmenter de 1,5 à 2,5%.
Mais les deux situations sont problématiques. Pour une production suffisante d’électricité, il faut un flux optimal et équilibré.
Le Brésil au cœur du problème
Selon Rafael Almeida, chercheur post-doctoral à Cornell, le Brésil connait soit des flux trop élevés, soit des flux trop faibles. Au final, cela ne permet pas aux centrales hydroélectriques de fonctionner à pleine puissance. Or parmi les 351 projets de centrales hydroélectriques en Amazonie, 60% le sont au Brésil. Par ailleurs, le pays est l’un de ceux au monde qui dépend le plus de sa production hydroélectrique.
D’autant que le développement économique du Brésil ne fait qu’accroitre la pression sur le système électrique. Une situation actuellement aggravée par une sécheresse d’ampleur.
Quelles conséquences économiques?
Au Brésil, l’étude montre que les coûts de l’énergie hydroélectrique pourraient augmenter de 52% à 105%. De plus, dû aux dérèglements climatiques, la compétitivité économique de l’hydroélectrique serait réduite. Le coût de l’électricité vendue pour un retour sur investissement pourrait plus que doubler pour le quart des projets brésiliens.
Néanmoins, une solution demeure : développer l’éolien et le solaire.
L’éolien et le solaire à la rescousse
L’éolien et le solaire pourraient permettre d’absorber une partie des coûts des centrales hydroélectriques. Ces deux sources d’énergie renouvelable bénéficient d’une meilleure compétitivité d’une plus grande sécurité.
Ces énergies sont d’une aide précieuse en cas de faibles flux d’écoulements puisqu’elles permettent une production électrique complémentaire. Cela évite les pénuries et le rationnement. En outre, l’éolien et le solaire ont une meilleure empreinte environnementale que l’hydroélectrique.
Alors que l’hydroélectrique est la première source d’énergie décarbonée au Monde, le dérèglement climatique change la donne. Avec l’assèchement des réservoirs, un débit trop faible ou trop important, la production hydroélectrique risque d’être insuffisante. Pour le bassin amazonien, diversifier sa production d’énergies renouvelables est nécessaire pour alimenter le réseau électrique des pays.