Le dérèglement climatique provoque des évènements météorologiques extrêmes, dont les conséquences sur les systèmes électriques inquiètent l’IEA. L’Agence internationale de l’Énergie alerte sur l’urgence d’améliorer leur sécurité, leur efficacité et leur résilience, et de développer les énergies solaire et éolienne.
Le dérèglement climatique oblige l’amélioration des systèmes électriques
Ces dernières années, on assiste à une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, dus au dérèglement climatique. En effet, la menace est croissante et les risques pour la sécurité énergétique émergent peu à peu. Récemment, ce sont les vagues de chaleur et les faibles précipitations qui ont confirmé les failles des systèmes.
Le défi est de taille : l’électricité est un pilier de l’économie et son utilisation va s’élargir à d’autres secteurs encore. Ce, dans le cadre des objectifs mondiaux pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Quelle corrélation entre forte température et production d’électricité ?
Certains pays tels que les États-Unis, le Canada et l’Irak subissent des températures anormalement élevées, un risque pour leur approvisionnement en électricité. Pour cause, les vagues de chaleur sont responsable de multiples pressions sur les systèmes. D’abord, les capacités des centrales thermiques – charbon, gaz naturel, nucléaire – peuvent voir leur efficacité se réduire.
Certaines centrales électriques sont même parfois fermées, augmentant le risque de pannes. De plus, de fortes chaleurs induisent une diminution de la disponibilité de l’eau. Alors que celle-ci est primordiale pour les installations de refroidissement et le transport de carburant.
Le refroidissement énergivore
Le recours à la climatisation et le besoin accru d’énergie pour refroidir certains appareils pose problème. L’IEA estime que dans le monde, la quantité d’énergie destinée à refroidir les espaces émet 1 milliard de tonnes de CO2. Et la demande d’énergie pour climatiser triplerait d’ici à 2050, année des objectifs climatiques mondiaux.
Ainsi, les vagues de chaleur vont perturber le défi énergétique et demandent des efforts supplémentaires pour décarboner.
L’hydroélectricité en difficulté
Utiliser l’eau comme source d’énergie pourrait devenir de plus en plus difficile, notamment au Brésil, en Chine, en Inde et en Amérique du Nord. Les précipitations inférieures à la moyenne et les conditions météorologiques sèches prolongées remettent en question la production d’hydroélectricité. La « plus grande source d’électricité propre au monde » inquiète et nécessite une certaine amélioration des systèmes.
Les systèmes électriques sont vulnérables aux aléas climatiques
Si les vagues de chaleur peuvent perturber les systèmes électriques, celles de froid aussi. En février dernier, environ 5 millions de personnes ont manqué d’électricité aux États-Unis, suite aux pannes des centrales. Pendant quatre jours, aucun système n’était en mesure de pallier le manque d’approvisionnement.
Lorsque les évènements climatiques concernent une vaste zone géographique, le risque de manquer d’électricité est d’autant plus grand. La possibilité de certaines régions de consommer les capacités inutilisés des voisins se réduit, puisque répondre à la demande locale est déjà un défi. L’IEA alerte sur augmentation de l’ampleur et de la fréquence des phénomènes, qui impliques de plus grands impacts sur l’infrastructure énergétique.
L’électricité, pilier de la transition énergétique
Selon l’IEA, la réalisation de l’objectif de zéro émission nettes en 2050 ne pourra pas se faire sans accroître l’utilisation de l’électricité à d’autres domaines. La décarbonation des secteurs du transport, du bâtiment, et de l’industrie demandent une intensification de l’électricité. De fait, l’IEA estime que la priorité des programmes politiques doit être à la résilience climatique du secteur électrique.
Pourtant, les ressources hydroélectriques, les centrales nucléaires et à combustible fossile, sont victimes des aléas climatiques. Les services publics doivent donc poursuivre l’intégration de l’énergie solaire et éolienne – des sources également vulnérables à la météo. Il s’agit de diversifier, et de rendre plus flexibles les différentes sources d’énergie pour assurer l’approvisionnement en cas de perturbations climatiques.
L’IEA émet ses recommandations
Consciente des enjeux, l’IEA affirme son soutien aux gouvernements pour construire un avenir énergétique propre et sûr. L’agence recommande notamment d’investir pour rendre les réseaux électriques plus résilients aux conditions climatiques extrêmes, estimant les dépenses actuelles faibles.
Il est également urgent d’améliorer l’efficacité des équipements de refroidissement ; un investissement pouvant réduire de moitié la future demande énergétique. En outre, les pays doivent développer des sources d’énergie flexibles à faible émission carbone, pour soutenir l’éolien et le solaire. Hydroélectricité, nucléaire et stockage, aucune solution ne doit être écartée pour prévenir au mieux les changements climatiques.
Un effort mondial est attendu
Finalement, l’Agence compte sur les gouvernements pour développer et déployer de nouvelles technologies pour gérer les menaces météorologiques extrêmes. Leur politique doit s’articuler autour de la résilience climatique, alors que le sujet n’est pas suffisamment abordé. D’ailleurs, l’IEA a créé un indicateur politique de résilience climatique pour inciter les politiques à mettre en place de réelles mesures dans ce but
La sécurité électrique est une question mondiale : les systèmes de santé, l’approvisionnement en eau et d’autres industries énergétiques appellent à la mobilisation de tous. De même, l’action politique doit se combiner à de solides investissements, nécessitant la coopération d’autres acteurs. L’IEA s’engage à travailler au mieux avec les différents pays pour coopérer et atténuer les conséquences du dérèglement climatique, le défi du siècle.