Trois anciens présidents de l’Office parlementaire des choix scientifiques (Opecst), Claude Birraux, Jean-Yves Le Déaut et Cédric Villani, ont signé une tribune dans Le Monde pour alerter contre le projet de démantèlement de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Ils dénoncent une « dérive technocratique dangereuse » qui pourrait paralyser la sûreté nucléaire en France.
Des présidents de l’Opecst inquiets pour la sûreté nucléaire
Ces trois responsables, qui ont cumulé 20 ans de présidence de l’Opecst, estiment que le projet de démantèlement de l’IRSN est décidé « brutalement, sans la moindre étude et en contradiction avec toutes les évaluations sérieuses de ces 25 dernières années ». Pour eux, il s’agit d’un retour en arrière de près de 40 ans, à l’époque où la sûreté nucléaire en France était un objet de dérision.
Le projet gouvernemental remet en question la composition de l’IRSN
Le gouvernement souhaite fondre rapidement l’IRSN au sein de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) pour éviter les conflits d’intérêts. Cependant, l’Opecst et l’intersyndicale de l’IRSN émettent des réserves face à ce projet, craignant un « meccano administratif » qui pourrait paralyser la sûreté nucléaire en France.
Dialogue de sourds entre l’intersyndicale et la ministre de la Transition énergétique
Lundi soir, l’intersyndicale de l’IRSN a été reçue par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, à sa demande. Mais l’échange est resté « largement sur le mode dialogue de sourds », selon François Jeffroy, représentant CFDT. Les salariés de l’IRSN appellent à la grève et manifesteront le 13 mars près de l’Assemblée nationale, où sont étudiés deux amendements gouvernementaux proposant le démantèlement de l’IRSN.