Le choix d’installer une 3e paire de nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 sur le site de la centrale existante du Bugey (Ain), au bord du Rhône, est justifié par des « enjeux techniques » pour « tenir les calendriers » de relance du nucléaire promue par le gouvernement, a expliqué jeudi le ministère de la Transition énergétique.
Nouveaux réacteurs EPR en France : Le choix du site du Bugey dévoilé
La localisation de ces réacteurs, qui s’ajouteront à deux premières paires prévues à Penly (Seine-Maritime) et Gravelines (Nord), a été annoncée mercredi après un conseil de politique nucléaire réuni par Emmanuel Macron. EDF avait proposé que cette troisième paire soit installée au bord du Rhône, soit au Bugey, soit sur le site de l’autre grande centrale de la région, Tricastin.
« Le site du Bugey était davantage prêt que celui du Tricastin, donc c’est un choix rationnel pour tenir les calendriers dans les meilleurs délais », a indiqué le cabinet de la ministre Agnès Pannier-Runacher, en évoquant des « enjeux techniques ».
« Dans le cadre des derniers mois d’analyse, le site qui a été privilégié est celui du Bugey (…) celui qui permet de lancer le plus rapidement la construction puisque des études complémentaires sont à réaliser sur le site de Tricastin », a précisé le cabinet.
Le président Macron a fixé comme objectif la construction de six EPR, dont les deux premiers à l’horizon 2035, avec une option pour huit autres. Interrogé par des journalistes sur le choix d’un site en bord de fleuve plutôt qu’en bord de mer, le ministère a renvoyé aux travaux d’EDF pour adapter son parc au changement climatique.
Réchauffement climatique et centrales électriques : EDF confronté à des défis majeurs
Depuis plusieurs années, sécheresses et canicules forcent EDF à réduire régulièrement la production d’électricité dans certaines de ses centrales, pour réduire les rejets d’eau chaude dans des rivières plus basses ou déjà réchauffées (les réacteurs pompant l’eau pour se refroidir avant de la rejeter plus chaude).
« Un travail très approfondi est mené par EDF en étroite collaboration avec les autorités de sûreté pour identifier les sites les plus pertinents, donc évidemment la question de l’approvisionnement en eau et sa continuité, même dans les décennies qui viennent avec le réchauffement climatique, est regardé de très près », a ajouté le ministère, relancé à plusieurs reprises sur ce choix des bords du Rhône.
Le réacteur n°3 du Bugey a ainsi été arrêté dimanche en raison de la hausse des températures du fleuve, selon EDF, qui a précisé mercredi que cela était aussi lié à une faible demande en électricité. L’électricien a annoncé mardi de potentielles nouvelles baisses de production pour ce week-end sur ce site.