La décarbonation maritime est une voie de développement certaine. En 2019, une douzaine navire cargo à émission neutre en carbone ont été essayés. Mais cet évènement ne saurait cacher le profond retard qu’a pris le secteur maritime en la matière. Notamment en raison du manque d’investissement au regard des coûts évalués.
La décarbonation maritime nécessite des investissements titanesques
Le transport maritime représente presque 3% des émissions de carbone totales de gaz à effet de serre selon l’organisation maritime internationale (OMI). Selon l’économiste Martin Stopford le coût d’une décarbonisation maritime totale s’évalue autour des $3400 milliards d’ici à 2030. Un enjeu titanesque, mais nécessaire, que l’OMI n’a pris en compte que très récemment.
En avril 2018 l’Organisation s’est engagée à réduire de 50% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 par rapport à ses niveaux de 2008. Mais cet engagement se heurte déjà à un besoin urgent d’innovation et d’investissement dans la recherche qui s’avère encore insuffisant.
Changer de carburants
Une piste privilégiée est celle des carburants non émetteurs de C02 comme l’hydrogène, le méthane ou le GNL. Une solution qui séduit l’Agence internationale de l’Énergie, mais qui nécessite de repenser toute la logistique avec des couts de développement important.
En l’état les progrès se limitent à des essais de navires pilotes avec une incertitude sur l’efficacité et la sécurité. Pour la Banque mondiale, cette direction prise par l’OMI ne prend pas le chemin des objectifs sur le climat.
Mettre en place une taxe carbone
Une autre option est celle de la compensation par une taxe carbone. Certains acteurs adoptent déjà cette solution. Cependant, cette dissuasion n’est efficace qu’en présence d’alternatives disponible pour réorienter la consommation vers des sources d’énergie propre. Or ces alternatives ne sont toujours pas viables pour une décarbonisation maritime efficace. Qui plus est, l’attribution d’une valeur au carbone s’accompagne de pratique spéculative contreproductive sans régulation.
Si la voie est ouverte, la décarbonation maritime reste embryonnaire sans stratégie pertinente aux yeux des experts. L’optimisation du secteur maritime en termes de recherche et un encadrement législatif semblent être les priorités pour bon nombre d’observateurs. Un sujet qui sera sans nul doute a l’agenda de la COP26 qui s’ouvre à la fin du mois d’octobre à Glasgow.