Les anciens actionnaires salariés d’EDF ont déposé fin juillet un nouveau recours auprès du Conseil d’État pour contester le prix de rachat de leurs action., Sous-évalué selon eux, alors que l’entreprise renationalisée est en meilleure posture financière, a-t-on appris mercredi auprès des requérants.
Bataille pour le Prix Juste : Renationalisation Complète d’EDF
La renationalisation à 100% d’EDF est intervenue le 8 juin dernier avec le rachat des derniers titres de l’entreprise encore en circulation (2%) à des actionnaires minoritaires, un an après l’annonce de l’opération. Ce prix de rachat de l’action, 12 euros, a toujours été jugé insuffisant par les petits porteurs d’EDF qui réclamaient au moins 15 euros et avaient saisi la justice. Mais après des mois de bataille judiciaire, ils avaient été déboutés par la cour d’appel de Paris en mai dernier. Avec ce nouveau recours indemnitaire, le Fonds commun de placement en actions (FCPE), qui représente quelque 100.000 salariés ou retraités d’EDF ayant placé leur argent dans le groupe, espère obtenir un complément de prix et une nouvelle expertise sur la valeur du titre.
Pour les actionnaires, le processus de renationalisation « prévoit un prix insuffisant (…) ne reflétant pas la véritable valeur de l’entreprise et de ses titres », selon cette requête dont a eu connaissance l’AFP.
Leur cheffe de file Martine Faure estime que la valeur des titres doit être réévaluée à la date du transfert de propriété, soit le 8 juin. Or à cette date, la situation financière d’EDF était bien meilleure qu’en octobre 2022, au moment où une expertise fixait le prix de l’action à 12 euros. Son évaluation repose sur de « mauvaises hypothèses faites au plus mauvais moment » de 2022, une année noire pour EDF qui avait fini sur une perte nette de 17,9 milliards d’euros, a résumé Mme Faure. En pleine flambée des prix de l’énergie, le groupe avait dû céder davantage d’électricité nucléaire à bas coût à ses concurrents fournisseurs alternatifs pour atténuer la facture des Français, tout en faisant face à une production nucléaire historiquement basse en raison d’un phénomène de corrosion touchant des tuyauteries cruciales dans ses réacteurs.
Depuis le groupe a opéré une remontée « spectaculaire » souligne Mme Faure en rappelant qu’EDF a annoncé le 27 juillet un bénéfice de 5,8 milliards d’euros pour le 1er semestre 2023.
Entre ce prix et ces performances financières, « il y un contraste qui profite à l’Etat », a-t-elle souligné.
Avec cette opération, l’État actionnaire qui détenait déjà 84% de l’entreprise. Il souhaite en prendre le contrôle en totalité pour relancer plus vite le nucléaire.