La raffinerie Dangote, située en périphérie de Lagos et construite par Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, est la plus grande du continent. D’une capacité de 650 000 barils par jour (bpj), elle a été conçue pour réduire la dépendance du Nigéria aux carburants importés en raison de la capacité de raffinage insuffisante du pays. Depuis le début de ses opérations en janvier, la raffinerie a rencontré des difficultés pour sécuriser un approvisionnement adéquat en pétrole brut au Nigéria, qui, malgré son statut de plus grand producteur de pétrole en Afrique, fait face à des problèmes de vol, de vandalisme de pipelines et de faibles investissements.
Négociations avec la Libye et Autres Fournisseurs
Pour surmonter ces obstacles, la raffinerie Dangote a entamé des négociations avec la Libye pour importer du pétrole brut. Devakumar Edwin, cadre supérieur de la raffinerie, a confirmé que des discussions sont également prévues avec l’Angola et d’autres pays africains. Les importations de pétrole brut sont déjà réalisées depuis le Brésil et les États-Unis, mais Dangote cherche à diversifier ses sources pour assurer une stabilité à long terme de l’approvisionnement.
Partenariats Stratégiques et Exportations
La raffinerie a établi des partenariats avec des traders internationaux et des compagnies pétrolières majeures comme Trafigura, Vitol, BP et TotalEnergies pour l’exportation de son gasoil. Edwin a révélé que ces traders acheminent principalement le gasoil vers des marchés offshore, ce qui a permis à Dangote de prendre des parts de marché aux raffineurs européens en Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, Dangote a mis en place une branche de négoce pétrolier, avec des bureaux à Londres et à Lagos, pour gérer les approvisionnements et les ventes de produits raffinés.
Défis Réglementaires et Perspectives
Un défi notable pour la raffinerie est la réglementation sur la teneur en soufre de son gasoil. L’organisme de réglementation en amont du Nigéria a critiqué la raffinerie pour des niveaux de soufre supérieurs à la limite requise de 200 parties par million (ppm). Aliko Dangote a répondu que le niveau de soufre était initialement plus élevé mais est descendu à 88 ppm et devrait atteindre 10 ppm début août avec l’augmentation de la production. Cette amélioration devrait permettre à la raffinerie de se conformer aux normes internationales et de renforcer sa position sur les marchés mondiaux.
Les négociations avec la Libye et d’autres fournisseurs potentiels, ainsi que les efforts pour réduire la teneur en soufre, illustrent les mesures proactives prises par la raffinerie Dangote pour assurer sa viabilité et sa compétitivité. Ces initiatives témoignent de l’engagement de la raffinerie à surmonter les défis locaux et à s’imposer comme un acteur clé dans l’industrie pétrolière africaine et mondiale.