Le groupe Dangote a confirmé que la baisse récente de l’approvisionnement en brut de sa raffinerie de Lekki était une décision stratégique motivée par les conditions du marché, notamment la hausse des prix internationaux. L’entreprise a rejeté toute hypothèse de défaillance technique ou de dysfonctionnement opérationnel, affirmant que la réduction des flux de brut répondait à une logique d’optimisation des coûts.
Gestion des volumes en fonction des prix
Edwin Devakumar, directeur exécutif du groupe, a expliqué que les achats de brut sont ajustés en fonction des niveaux de stock et de l’évolution des prix. La raffinerie, d’une capacité de 650 000 barils par jour, fonctionne depuis 2018 et applique un programme de maintenance planifiée tous les cinq ans. Il a précisé que cette approche différencie l’installation des raffineries plus anciennes, souvent soumises à des arrêts fréquents.
Selon Devakumar, la division essence de l’usine a été arrêtée à quatre reprises cette année, un chiffre qu’il juge conforme au fonctionnement d’un site moderne. Le groupe ne communique pas de calendrier détaillé concernant les opérations de maintenance, mais affirme que celles-ci sont prévues et contrôlées.
Mesures de sécurité renforcées après des tentatives de sabotage
Devakumar a par ailleurs indiqué que la raffinerie avait été la cible de 22 tentatives de sabotage depuis le début de l’année, incluant des débuts d’incendie et des actes de sabotage sur les équipements. Il a déclaré que les systèmes automatisés de contrôle et de sécurité incendie ont permis d’éviter tout dommage matériel ou interruption majeure.
« Nous avons des enregistrements précis des dates et des unités concernées par ces incidents », a-t-il affirmé. « Certaines personnes ont tenté de manipuler les instruments, mais le système a neutralisé ces actions. » Aucune précision n’a été apportée sur les suites administratives ou judiciaires de ces actes.
Un projet industriel au cœur du secteur privé nigérian
La raffinerie Dangote reste l’un des plus importants investissements industriels privés en Afrique subsaharienne. Elle s’inscrit dans un contexte où les infrastructures publiques de raffinage au Nigeria sont toujours à l’arrêt, en raison de décennies de sous-investissement et de mauvaise gouvernance.
La Crude Oil Refinery Owners Association of Nigeria (association des propriétaires de raffineries de pétrole du Nigeria) a indiqué que les actes de sabotage restent rares dans le secteur. Toutefois, l’ampleur des incidents rapportés sur le site de Dangote soulève des enjeux concernant la sécurisation des installations critiques dans un environnement énergétique en mutation.