Le Conseil de Paris a validé l’attribution de la concession du réseau de chaleur urbain à Dalkia, filiale d’Électricité de France (EDF), pour une durée de 25 ans. Ce contrat, d’une valeur de €15bn ($16.34bn), met fin à plus d’un siècle de gestion par Engie et couvre l’approvisionnement en chaleur de près d’un million de personnes à Paris et dans 16 communes voisines.
Un changement de délégataire contesté
Engie, gestionnaire historique du réseau, a perdu le marché après un processus d’appel d’offres mené sur cinq années. Le groupe a adressé une lettre aux élus pour défendre sa proposition mais n’a pas, à ce stade, engagé de recours formel. L’annonce a suscité de fortes réactions politiques, certains élus de l’opposition dénonçant une décision prise à quelques mois des élections municipales prévues au printemps.
Des engagements d’investissement et de transition
Le contrat prévoit €3.4bn ($3.7bn) d’investissements visant à porter la part des énergies renouvelables à 76% dans le mix énergétique du réseau, contre 50% actuellement. Les sources de production incluent l’incinération de déchets, la biomasse et la géothermie. Un nouvel incinérateur doit être construit à Vitry-sur-Seine, dans le département du Val-de-Marne, afin de soutenir cet objectif.
Réduction des coûts pour les abonnés prévue à partir de 2027
Selon les projections de la Ville, 69% des abonnés devraient bénéficier d’une baisse tarifaire dès 2027, en particulier les logements résidentiels. L’extension du réseau permettra à l’équivalent de 200 000 logements supplémentaires d’abandonner les systèmes de chauffage au gaz ou au fioul, selon l’exécutif municipal.
Une décision politique aux conséquences durables
Plusieurs élus de l’opposition ont critiqué le calendrier de la décision. David Alphand, représentant du groupe Les Républicains, a estimé que la majorité actuelle engageait les finances de la Ville pour les décennies à venir. Pierre-Yves Bournazel, candidat Horizons à la mairie, a évoqué une “bombe à retardement”, tandis que Maud Gatel (MoDem) a regretté une ambition jugée insuffisante pour un réseau aussi stratégique, long de plus de 500 kilomètres.