Le Dakota Pipeline pourrait être fermé dans les prochaines semaines à la suite d’une décision de justice. Si cela arrivait, les livraisons de pétrole seraient fortement perturbées. L’utilisation du rail pourrait aussi désorganiser les filières agricoles.
Le Dakota Pipeline transporte 570.000 barils de brut/jour
Le Dakota Pipeline est au milieu d’une bataille judiciaire dont la principale cause est le risque environnemental pour les populations. Acheminant le pétrole de schiste des champs du Nord-Ouest du Dakota jusqu’aux réservoirs de stockages de l’Illinois sur 1825 km.
Avec une capacité de transport de 570.000 barils par jour, il est le plus gros de la formation de Bakken, le bassin pétrolier d’où sont extraits les hydrocarbures.
Étude environnementale commandée aux ingénieurs de l’armée
Cependant, le projet pourrait s’arrêter net. Un juge fédéral a ordonné la conduite d’une étude environnementale auprès du Corps des ingénieurs de l’US Army. Selon les représentants des tribus Amérindiennes vivant dans la région, l’oléoduc constitue une menace pour l’environnement et la santé des habitants.
Il passe sous le lac Oahe, importante source d’eau, dans la réserve indienne de Standing Rock. Un juge avait révoqué le permis de transport de pétrole de l’oléoduc, laissant entrevoir une possibilité de fermeture du dispositif, le temps qu’une étude approfondie soit menée.
La fermeture du Dakota Access Pipeline aura des conséquences
Pour le moment, les ingénieurs de l’armée n’ont pas demandé la fermeture de l’oléoduc. Néanmoins, les experts du secteur ont fait part de leurs craintes. Il y a des chances que le pipeline soit fermé sous la pression du juge et que cela perturbe la distribution de pétrole.
La croissance du pétrole de schiste aux États-Unis a permis au transport ferroviaire de brut de se développer dans le Dakota du Nord, deuxième producteur du pays. Le transport par voie ferrée a bondi de 300% entre 2002 et 2015, selon le Département des transports.
Si le train a connu une croissance exponentielle, il reste moins avantageux que les oléoducs, en raison du coût et du temps de transport vers les terminaux de stockage. Mais en cas de fermeture du pipeline, les producteurs devraient se tourner un peu plus vers le rail.
La course au rail entre les producteurs de brut et les agriculteurs
Si les producteurs de pétrole se tournent vers le ferroviaire pour acheminer leur précieuse marchandise, cela aura des répercussions sur les agriculteurs de la région. Plus de 70% des produits agricoles du Dakota du Nord transitent par le rail. Il y aura donc un choix à faire.
En 2019, cet État du nord était le premier producteur de blé, de colza, et de haricots des États-Unis. Il est complètement dépendant du train pour ses exportations.
Jeff Thompson, président du syndicat des producteurs de soja du Dakota du Sud, confirme : « Plus de céréales devront être stockées, le temps que l’on puisse à nouveau les transporter par le train ».
Cela montre la nécessité pour les États-Unis de renforcer leur réseau ferroviaire pour faire face aux défis environnementaux. Le président Joe Biden a d’ailleurs officialisé un plan de 2000 milliards de dollars pour moderniser les infrastructures du pays, notamment les chemins de fer.