La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé vendredi la relocalisation en France d’une étape essentielle de la fabrication de cuves nucléaires par Framatome, nouvelle marque de soutien à une filière que le président Emmanuel Macron veut relancer.
Un nouvel atelier de Framatome sera construit au Creusot
La ministre a précisé que « un nouvel atelier industriel de Framatome va être construit ici au Creusot » (Saône-et-Loire), sur le site de Framatome, et « permettra la relocalisation des pièces de haute précision auparavant fabriquées en Europe de l’Est ». Le nouvel atelier nécessitera 100 millions d’euros d’investissements d’ici à 2026 et sera installé dans le bâtiment historique du Creusot, où avait été lancé le programme nucléaire français dans les années 1970, tout un symbole.
Une pièce critique pour l’industrie nucléaire
Dans ce « berceau de la métallurgie française », l’atelier permettra de fabriquer les internes en inox qui permettent, à l’intérieur d’une cuve nucléaire, de guider les crayons de combustible. Les internes fabriqués dans le nouvel atelier, créant une centaine d’emplois, seront destinés à la construction des futurs EPR2, « à un rythme de 1,5 par an ».
Un enjeu de souveraineté nationale
« C’est un retour » en France, se félicite-t-on chez Framatome. « On ne peut pas dépendre d’autres pour faire une pièce aussi critique », fait valoir le ministère de la Transition énergétique, sans vouloir se prononcer sur le probable coût supplémentaire de fabrication de ces pièces en France par rapport à l’Europe de l’Est. « C’est un enjeu de souveraineté nationale », a abondé Mme Pannier-Runacher, annonçant que cette relocalisation serait suivie d’autres.
Un « petit caillou » dans le projet de relance de l’énergie nucléaire
Ce nouvel atelier est un « petit caillou » dans le vaste projet lancé par le président Emmanuel Macron face aux crises énergétique et climatique et qui doit permettre à la France d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Mme Pannier-Runacher a rejeté les critiques d’un passage en force de cette politique de relance alors que le projet de loi d’accélération du nucléaire n’est toujours pas approuvé par le Parlement. Il sera débattu à l’Assemblée nationale à partir du 13 mars, après avoir été facilement voté par le Sénat en janvier. « Nous nous préparons », a simplement déclaré la ministre.