La demande mondiale de pétrole devrait augmenter de moins d’un million de barils par jour (bpj) cette année et l’année prochaine, selon le dernier rapport de l’International Energy Agency (IEA). Cette prévision marque un ralentissement significatif, surtout comparé aux chiffres élevés des années précédentes. La Chine, qui a été un moteur majeur de la demande mondiale, voit sa consommation se contracter en raison de problèmes économiques internes.
L’IEA souligne que la croissance de la demande mondiale au deuxième trimestre de cette année n’a été que de 710 000 bpj par rapport à l’année précédente, enregistrant ainsi la plus faible augmentation trimestrielle en plus d’un an. L’agence prévoit que la part de la Chine dans les gains de demande mondiale diminuera, passant de 70 % l’année dernière à environ 40 % en 2024 et 2025.
Divergence des Prévisions
Les prévisions de l’IEA contrastent fortement avec celles de l’Organization of the Petroleum Exporting Countries (OPEC), qui prévoit une augmentation de la demande de 2,25 millions de bpj cette année, avec une part importante provenant de la Chine. Cette divergence est en partie attribuable à des perspectives différentes concernant la transition mondiale vers des énergies plus propres.
L’IEA maintient une prévision de croissance relativement faible de 970 000 bpj pour cette année et a réduit sa prévision de croissance pour l’année prochaine de 50 000 bpj, atteignant ainsi 980 000 bpj. En revanche, l’OPEC reste optimiste, misant sur une reprise économique post-COVID robuste pour soutenir une demande accrue.
Impact des Véhicules Électriques et de l’Efficacité Énergétique
L’IEA prévoit que la demande de pétrole sera freinée par une croissance économique mondiale atone, une efficacité énergétique accrue et la montée en puissance des véhicules électriques. Ces facteurs conjugués devraient limiter l’augmentation de la demande cette année et l’année prochaine.
Parallèlement, l’offre mondiale de pétrole devrait croître de 770 000 bpj cette année, atteignant un niveau record de 103 millions de bpj. Cette croissance devrait plus que doubler l’année prochaine pour atteindre 1,8 million de bpj, principalement grâce aux États-Unis, au Canada, au Guyana et au Brésil.
Perspectives pour l’OPEC+
Malgré une demande généralement morose, l’IEA prévoit que la demande de pétrole provenant du groupe de producteurs OPEC+ dépassera largement sa production actuelle, suggérant que le bloc pourrait augmenter ses niveaux de production. L’agence estime que la demande de pétrole de l’OPEC+ atteindra 42,2 millions de bpj au troisième trimestre 2024 et 41,8 millions de bpj au quatrième trimestre 2024, soit environ 800 000 bpj et 400 000 bpj de plus que sa production de juin respectivement.
Cependant, avec l’augmentation de la production en dehors du bloc, la demande de pétrole de l’OPEC+ devrait diminuer à 41,1 millions de bpj l’année prochaine.
En conclusion, la croissance de la demande mondiale de pétrole semble s’atténuer, influencée par la baisse de la consommation chinoise et des progrès en matière d’efficacité énergétique. Les prévisions divergentes entre l’IEA et l’OPEC reflètent les incertitudes entourant la transition énergétique mondiale et les dynamiques économiques post-pandémiques.