Croissance de 42% du pipeline des réacteurs modulaires nucléaires face à la demande des centres de données

Le pipeline des réacteurs modulaires nucléaires (SMR) a augmenté de 42% au premier trimestre 2025, atteignant 47 GW, porté par la demande croissante des centres de données, selon un rapport de Wood Mackenzie.

Partagez:

La demande mondiale en énergie, particulièrement alimentée par l’expansion des centres de données et des applications d’intelligence artificielle (IA), a propulsé le marché des réacteurs modulaires nucléaires (SMR) à des niveaux sans précédent. Selon un rapport publié par Wood Mackenzie, le pipeline des SMR a progressé de 42% au premier trimestre 2025, atteignant un total de 47 gigawatts (GW). Cette augmentation, soit 14 GW supplémentaires par rapport au trimestre précédent, reflète une forte poussée vers l’énergie nucléaire pour répondre à une demande énergétique de plus en plus pressante.

Les centres de données stimulent la demande en SMR

La part des centres de données dans le pipeline des SMR a atteint 39%, une proportion en forte croissance, bien que la génération d’électricité reste le segment dominant avec 51% de la capacité totale. Ce changement s’explique par l’essor des technologies nécessitant des capacités de calcul accrues, telles que l’IA, qui exigent des sources d’énergie fiables et à faible émission de carbone.

L’extension de ce marché est accompagnée d’un investissement estimé à environ $360bn pour atteindre les 47 GW de capacité. Les États-Unis représentent actuellement 53% du pipeline mondial, soit presque le double du deuxième marché, la Pologne. Des acteurs majeurs comme Oklo, GE-Hitachi et X-Energy concentrent près de 31 GW de la capacité de ce pipeline.

Coûts en hausse avec les droits de douane

Cependant, des défis subsistent pour la croissance de ce secteur. Le rapport met en lumière l’impact potentiel des tarifs commerciaux, qui pourraient augmenter les coûts de construction des nouveaux réacteurs nucléaires de 6% d’ici 2030. En particulier, les droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis devraient augmenter les coûts, surtout entre 2028 et 2035.

La question des tarifs sur l’uranium enrichi est également soulevée, avec des impacts possibles sur le coût global de l’électricité produite par ces réacteurs. Wood Mackenzie indique que des niveaux de tarifs pouvant atteindre 145% constitueraient l’un des principaux risques pour le secteur nucléaire. Une hausse des prix du marché mondial, tant au comptant qu’à long terme, pourrait en découler.

Déploiement progressif mais limité pour l’instant

Actuellement, environ 2,5 GW de réacteurs SMR sont en construction ou en développement, dont 1,2 GW au Canada. Malgré le dynamisme du pipeline, la majorité des projets annoncés restent encore non engagés sur le plan industriel. Le rythme de concrétisation dépendra fortement de l’environnement réglementaire, des conditions de financement et de l’évolution des coûts de construction.

« Le regain d’intérêt pour les SMR, notamment par les centres de données, les positionne comme un levier stratégique dans le futur mix énergétique », a déclaré David Brown, directeur de la recherche sur la transition énergétique chez Wood Mackenzie.

Le tribunal arbitral de Moscou reporte de neuf mois le procès engagé par Rosatom contre Fortum et Outokumpu, réclamant près de trois milliards de dollars suite à l’annulation controversée d'un projet nucléaire en Finlande.
Le régulateur britannique a accepté d’examiner le réacteur avancé LFR-AS-200 de Newcleo, une première pour une technologie modulaire à caloporteur métallique au Royaume-Uni.
Framatome renforce son contrôle sur sa chaîne d’approvisionnement nucléaire en entrant à hauteur de 40 % au capital de Selectarc, unique producteur français de métaux d’apport de soudage.
Le gouvernement britannique a sélectionné Rolls-Royce SMR pour piloter le déploiement de petits réacteurs modulaires, visant à sécuriser une capacité nucléaire de 24 GW d’ici 2050.
Orano USA a inauguré un nouveau bureau à Oak Ridge, Tennessee, pour diriger le développement d’une installation d’enrichissement d’uranium, marquant l’un des plus importants investissements industriels de l’histoire de l’État.
AtkinsRéalis et EDF ont signé un accord stratégique visant à intégrer leurs compétences dans l’ingénierie nucléaire, l’équipement et la gestion des déchets, tout en conservant la souveraineté technologique de chaque pays.
Le gouvernement britannique officialise un financement majeur de 14,2 milliards de livres pour développer deux réacteurs nucléaires EPR dans l’est du pays, en partenariat stratégique avec le groupe français EDF, avec une décision finale attendue prochainement.
L’Agence internationale de l’énergie atomique a confirmé que des documents confidentiels ont été acquis par l’Iran, suscitant des inquiétudes sur la coopération du pays avec l’agence.
Une nouvelle loi prolonge la durée de vie des réacteurs nucléaires au Japon, permettant leur exploitation après 60 ans afin de soutenir la demande énergétique croissante et réduire la dépendance aux combustibles fossiles.
Les États-Unis bloquent les licences d’exportation d’équipements nucléaires vers la Chine, amplifiant les tensions commerciales bilatérales déjà marquées par des restrictions technologiques stratégiques et de possibles représailles.
La Russie demande l'intervention de l'AIEA afin de résoudre le blocage lié au combustible américain à la centrale nucléaire de Zaporijia, enjeu crucial pour un éventuel redémarrage du site, actuellement sous contrôle russe.
NANO Nuclear Energy a nommé Seth Berl, cadre d’Intel et ancien dirigeant du Département de l’Énergie, en tant qu’administrateur indépendant pour soutenir sa stratégie dans les technologies nucléaires avancées.
La Cour des comptes demande à l’État d’accélérer la recherche de sites pour stocker durablement des déchets radioactifs à vie longue, représentant plus de 280 000 m³, actuellement sans solution opérationnelle.
La commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale rejette par erreur un article décisif sur la stratégie nucléaire française, créant une vive confusion parlementaire et remettant en question les objectifs énergétiques du pays.
La justice tchèque autorise un projet nucléaire majeur de 18 milliards USD, permettant à Korea Hydro & Nuclear Power de poursuivre la construction d'une centrale controversée, malgré les contestations légales.
L’italien Ansaldo Energia a conclu un protocole d’accord avec l’agence ouzbèke Uzatom pour coopérer sur les technologies nucléaires avancées, avec un accent particulier sur les petits réacteurs modulaires.
La Commission américaine de régulation nucléaire a validé la version augmentée du petit réacteur modulaire de NuScale, renforçant la voie vers la commercialisation de projets nucléaires compacts aux États-Unis.
Korea Hydro & Nuclear Power a signé un contrat de 26 mois pour évaluer un site dans la région de Buyende en vue de construire le premier réacteur nucléaire d’Ouganda, conformément aux normes de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
EDF conteste la légalité de l’attribution du contrat nucléaire à KHNP, invoquant un possible soutien public sud-coréen contraire aux règles européennes, ce qui a conduit à la suspension temporaire du projet Dukovany II.
La société canadienne enCore Energy a reçu l’autorisation réglementaire d’étendre sa licence de matériaux radioactifs au projet Upper Spring Creek, lançant ainsi la construction de nouvelles installations ISR en périphérie de son site de Rosita.