Des centaines de mineurs ont protesté à Sarajevo, réclamant le paiement de salaires non versés depuis trois mois. Almir Mandzuka, un mineur affecté, souligne l’absence de salaires cette année, pointant du doigt la précarité de leur situation. « Nous n’avons pas touché un seul salaire cette année. C’est une honte », déclare-t-il, exprimant l’urgence de leur besoin.
Pression sur le gouvernement
Les mineurs se sont rassemblés devant le gouvernement de l’entité croato-bosniaque, exigeant des actions concrètes. Une délégation a été envoyée pour négocier, sous la menace d’une mobilisation plus large. « A défaut d’une solution, ne nous invitez plus », a prévenu Zuhdija Tokic, l’un des représentants des syndicats, évoquant la possibilité de manifestations massives similaire à celles de 2021.
Réponse des autorités
Le ministre des Mines, Vedran Lakic, a promis une solution pour les salaires de janvier et février, indiquant une potentielle issue à court terme. « Si pour une quelconque raison cela devait ne pas se produire, le syndicat des mines réagira en conséquence », met en garde Sinan Husic, président du syndicat des mines, soulignant l’importance d’une résolution rapide.
Défis de la transition écologique
La mine de Zenica, au centre de cette crise, symbolise les défis de la Bosnie face à la transition écologique. Avec la réduction du nombre d’employés et les craintes de fermeture, la transition vers le renouvelable, bien que nécessaire pour l’adhésion à l’UE, s’annonce difficile. « S’ils n’ont plus besoin de cette mine, alors il faut mettre fin à cette agonie », dit Tokic, appelant à une approche plus humaine de la transition.
Le secteur charbonnier bosnien, avec 17 000 personnes employées dans des mines et centrales majoritairement étatiques, fait face à une transition coûteuse. La dette accumulée, due en partie à des cotisations retraite non versées, exacerbe la tension. La situation appelle à des décisions stratégiques pour alléger les souffrances des travailleurs tout en respectant les engagements écologiques.