Le marché européen de l’énergie, souvent sujet à débats, vient d’être défendu avec vigueur par Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie. Dans une récente interview, elle a affirmé que ce marché est une « chance » pour les pays européens et qu’il a démontré son efficacité, particulièrement lors des crises énergétiques de 2022 et 2023.
Une complémentarité bénéfique
MacGregor a souligné que le marché européen repose sur un réseau d’infrastructures interconnectées, permettant aux pays de tirer parti de la complémentarité de leurs systèmes de production. Par exemple, les pays du sud bénéficient d’une forte production d’énergie solaire, tandis que ceux du nord exploitent l’énergie éolienne. Les énergies hydraulique, gazière et nucléaire viennent compléter ce panorama énergétique diversifié. Elle a également rappelé que sans ce marché intégré, les pays européens seraient exposés à des prix beaucoup plus volatils et à des risques accrus de black-out. En 2022 et 2023, lorsque la production nationale française était insuffisante, le marché européen a assuré l’approvisionnement nécessaire en électricité, évitant ainsi des pénuries majeures.
Des défis politiques
Ces déclarations surviennent quelques jours après que Jordan Bardella, président du RN (Rassemblement National), a exprimé sa volonté de renégocier les règles de ce marché avec Bruxelles. Bardella a soutenu que des négociations immédiates permettraient de réduire de 30% les factures d’électricité des consommateurs français. En réponse, MacGregor a averti que remettre des barrières énergétiques au sein de l’Europe augmenterait les risques de problèmes d’approvisionnement et de hausse des prix, compromettant ainsi la stabilité et l’efficacité du marché.
Les énergies renouvelables au cœur du débat
La directrice générale d’Engie a également défendu les énergies renouvelables, qui représentent selon elle une part croissante de l’emploi en France, avec plus de 150 000 emplois. Depuis deux décennies, le développement des énergies renouvelables a permis d’éviter l’importation de 910 millions de barils de pétrole et de réduire de 40 milliards d’euros la facture énergétique française. Grâce aux avancées technologiques, ces énergies sont désormais moins coûteuses et plus rentables. Le couplage de ces sources renouvelables avec des réseaux de batteries permet de compenser leur intermittence, assurant ainsi une fourniture stable d’énergie.
Un avenir controversé
Cependant, toutes les voix ne s’accordent pas sur cette vision. Marine Le Pen, figure emblématique du RN, a récemment déclaré vouloir mettre fin aux énergies renouvelables en France, les qualifiant de « non propres » et « alternatives ». Elle a même exprimé son intention de démonter un certain nombre d’éoliennes installées sur le territoire français.
Ces prises de position opposées mettent en lumière les défis auxquels fait face le secteur énergétique en Europe. La balance entre efficacité économique, sécurité d’approvisionnement et développement durable demeure un sujet central de débat. L’avenir du marché européen de l’énergie et des politiques énergétiques nationales reste donc incertain, influencé par des décisions politiques et des innovations technologiques.