Le territoire sécessionniste de Transdniestrie, situé en Moldavie et non reconnu internationalement, traverse une grave crise énergétique. Depuis le 1er janvier, les approvisionnements en gaz russe, jusque-là assurés par Gazprom via la société locale Tiraspoltransgaz, ont cessé. Cette décision découle d’un désaccord autour de la dette accumulée, que Moscou impute à Chisinau, la capitale moldave.
Ancienne république soviétique, la Transdniestrie échappe au contrôle moldave depuis 1992, à la suite d’un conflit armé. Jusque-là, le gaz destiné à cette région transitait par l’Ukraine, mais les perturbations géopolitiques, combinées à la cessation des livraisons russes via ce corridor, ont exacerbé la situation. Bien qu’un accord avec Moscou pour utiliser le gazoduc TurkStream puisse théoriquement résoudre cette crise, aucun arrangement n’a encore été conclu.
Des mesures locales pour contenir la crise
Face à cette coupure brutale, les autorités de Transdniestrie ont introduit des coupures d’électricité quotidiennes et suspendu les activités industrielles, notamment dans les secteurs à forte consommation énergétique. Cette situation pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l’économie locale et le quotidien des habitants.
Vitali Ignatiev, ministre local de l’Intérieur, a récemment exprimé son espoir d’un soutien accru de la Russie pour prévenir ce qu’il décrit comme « d’horribles conséquences humanitaires ». Ces appels reflètent la dépendance structurelle du territoire à l’égard de Moscou, tant pour l’énergie que pour le soutien financier.
Un déplacement à Moscou sous tension
Vadim Krasnosselski, président de Transdniestrie, s’est rendu à Moscou pour discuter de la situation. Bien que les détails de ses rencontres n’aient pas été divulgués, son porte-parole Denis Podgorny a confirmé que la crise énergétique constituait le point central des discussions. Ce voyage, tenu secret jusqu’à sa révélation par des médias locaux, souligne l’urgence et la gravité de la situation.
Maia Sandu, présidente pro-européenne de Moldavie, a affirmé que Chisinau ne constitue pas un obstacle à la résolution de la crise, rejetant ainsi les accusations de sabotage par le camp prorusse. Pour sa part, la Moldavie s’efforce de pallier ses propres besoins énergétiques grâce à l’achat d’électricité en provenance de Roumanie, bien que cette alternative entraîne une forte augmentation des coûts pour les ménages.
Une région au cœur des tensions géopolitiques
La Transdniestrie, coincée entre la Moldavie et l’Ukraine, reste un théâtre de tensions où la crise énergétique reflète des enjeux plus larges. Tandis que l’Europe de l’Est s’efforce de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, des régions comme la Transdniestrie, fortement intégrées au système énergétique russe, se trouvent en grande difficulté.
L’Union européenne suit de près cette situation, consciente des répercussions économiques et humanitaires potentielles pour la région. Dans ce contexte, l’avenir énergétique de la Transdniestrie dépend non seulement des négociations avec Moscou, mais aussi de la capacité de Chisinau et de ses partenaires occidentaux à construire des alternatives viables.