Covid-19 : la pandémie retarde de nombreux projets énergétiques aux Seychelles
Dans l’archipel des Seychelles, les autorités sont préoccupées par le retard provoqué par le coronavirus dans les projets énergétiques de développement seychellois. Beaucoup de ces projets visaient à renforcer l’approvisionnement en eau et en électricité des Seychelles grâce à des ressources renouvelables.
La COVID-19 a imposé des mesures strictes
Même si les mesures pour limiter la propagation du virus s’atténuent sur le continent africain, les autorités seychelloises s’inquiètent de l’impact de la maladie sur les projets de développement du pays nécessaires à son bon approvisionnement en eau et en électricité.
Par exemple, la Public Utilities Corporation (PUC) a récemment estimé que la société chinoise Sinohydro ne pourrait pas respecter son calendrier pour la mise en place du barrage de La Gogue à Mahé en raison du virus, et des restrictions sanitaires qu’il engendre. À noter que ce projet se développe sur la plus grande île de l’Archipel.
« Actuellement, les travaux sont toujours affectés. Par exemple, les travailleurs hautement qualifiés et les spécialistes de Chine et d’autres pays ne sont toujours pas autorisés à entrer dans le pays. Ce que nous constatons, c’est un manque de professionnels spécialisés pour nous aider à superviser les travaux », déclare Philippe Morin, directeur général de la PUC.
Des projets énergétiques en suspens
Le projet d’eau potable de Mahé
Le chinois Sinohydro avait prévu de mettre en service son barrage de La Gogue pour juin 2020. L’objectif des travaux était de rehausser la digue du barrage de 6 mètres par le biais d’un système d’étanchéité artificielle. Ce système se caractérise par une membrane en PVC ancrée dans une tranchée creusée dans le noyau existant. A l’issue des travaux, la quantité d’eau stockée par le réservoir devrait passer de 600 000 à 1,6 million de mètres cubes.
Après la réhabilitation des travaux sur le barrage de La Gogue, le gouvernement des Seychelles prévoit une deuxième phase : la construction d’une nouvelle usine d’eau potable. Cette dernière devrait avoir une capacité de 4 400 mètres cubes par jour d’eau potable. La PUC a même prévu de commencer à exploiter cette usine en juin 2021, si tout va bien. Actuellement, les autorités travaillent à mettre en place le barrage pour le premier trimestre 2021, le projet d’eau potable est donc en suspens jusque-là.
Le projet solaire de Romainville
Le directeur général de la PUC a ajouté que les mesures prises pour contrer la propagation du virus ont aussi eu un impact sur le projet solaire de Romainville.
Philippe Morin a indiqué que le service de cette centrale photovoltaïque de 5 MWc a été retardé en raison du manque d’assistance technique des experts étrangers.
Ce projet solaire se compose de 14 850 panneaux solaires, tout comme d’un système de stockage d’électricité à base de batteries de 3,3 MWh qui pourra alimenter au moins 2 000 foyers seychellois en énergie.
Un chantier de centrale solaire flottante
La COVID-19 a également touché un projet de construction d’un panneaux solaire flottant de 5 MW dans l’archipel qui sera reporté en raison des restrictions de voyages imposées par le gouvernement. (Via la SNA)
Pour Tony Imaduwa, PDG de la commission de l’énergie des Seychelles, la raison de ce retard est la publication tardive de l’avis d’intention d’attribution au soumissionnaire sélectionné.
Ainsi, le projet initialement prévu pour 2020 a été retardé pour s’assurer que le soumissionnaire sélectionné ait suffisamment de temps pour remplir toutes les conditions, qu’elles soient par rapport à la présence physique ou à la conception technique. L’appel d’offres avait été lancé en 2018 et remporté par une unité locale de Quadran International (aujourd’hui Qair), et par l’entreprise seychelloise VetiverTech spécialisée dans l’énergie solaire.
Les énergies renouvelables aux Seychelles
Si l’on se réfère aux dires du Seychelles Investment Board sur les énergies renouvelables :
Le développement du secteur des énergies renouvelables pour la fourniture d’électricité est très récent aux Seychelles. En effet, l’électricité de l’archipel est principalement produite par des générateurs diesel qui doivent importer leur combustible. Les énergies fossiles contribuent à 97,5% de la production d’énergie aux Seychelles.
La politique énergétique seychelloise est en pleine mutation et prévoit d’augmenter de 15% son énergie issue d’énergies renouvelables pour 2030. Avec des plans visant à augmenter encore plus l’utilisation des énergies renouvelables au-delà de l’objectif des 100% en 2050.
En plus de ces objectifs assez ambitieux, les Seychelles veulent assurer leur transition écologique vers un secteur énergétique à faibles émissions de gaz à effet de serre (solaire photovoltaïque, parcs éoliens offshore, énergies renouvelables marines, utilisation de la biomasse…).
Les énergies renouvelables dans l’économie des Seychelles
Le rôle des énergies renouvelables est croissant dans l’économie de l’archipel. En effet, en plus de participer à la transition écologique mondiale, les énergies renouvelables participent à la sécurité énergétique du pays.
Ce domaine va permettre de stimuler les industries locales, les investissements locaux mais aussi la création d’emplois.
Cependant, par rapport au territoire limité de l’archipel, les projets en matière d’énergies renouvelables seront mis en œuvre grâce à un processus concurrentiel.