Transition énergétique : Le géant Italien ENI trace sa route vers la décarbonisation
Le groupe pétrolier ENI a dévoilé en février dernier le lancement d’une nouvelle stratégie d’envergure dans sa transition énergétique. L’objectif principal du géant italien est de réduire l’emprunte carbone de ses différentes activités fossiles.
Dans le même temps, elle souhaite inscrire cette stratégie de transition énergétique à long terme en développant des énergies renouvelables pour sa production. Des ambitions conséquentes que l’énergéticien se donne trente ans pour réaliser.
S’imposer comme le leader de la transition énergique
La nouvelle stratégie de transition énergétique, présentée par Claudio Descalzi, Directeur Général d’Eni, au Conseil d’Administration accentue le virage de la majeure pétrolière dans sa route vers la décarbonisation. L’élément clé de cette transition énergétique repose sur la combinaison des objectifs de croissance, la création de valeur financière ainsi que la durabilité environnementale.
De fait, une réduction importante des émissions nettes de gaz à effet de serre de ses produits énergétiques de 80% d’ici 2050 devrait ainsi être observé. C’est un objectif supérieur aux préconisations de l’IEA que s’est lancé l’entreprise italienne. L’IEA recommande une réduction de 70% pour respecter les engagements de l’Accord de Paris.
Dans cette perspective, deux nouveaux groupes commerciaux seront créés : les Ressources naturelles et l’Évolution énergétique. La première permettra de développer le portefeuille d’activités O&G en amont de manière « durable », en faisant la promotion de l’efficacité énergétique et du captage du carbone. La seconde sera dédiée à soutenir l’évolution de la production d’électricité, la transformation de la production et la commercialisation « des fossiles au bio, bleu et vert », a déclaré l’entreprise.
De plus, ENI souhaite intégrer l’exploration, la déforestation, le raffinage et les énergies renouvelables de manière durable et rentable. Les projets de captage du carbone, de conversion du gaz à l’électricité et de conversion du gaz à l’hydrogène permettront d’ajouter de la valeur aux ressources gazières et de fournir aux clients une énergie entièrement durable.
Par conséquent, la restructuration est une étape importante vers la stratégie de transformation de l’entreprise jusqu’en 2050, a déclaré Claudio Descalzi, PDG, qui la décrit comme « une voie irréversible qui fera de nous des leaders dans les produits énergétiques décarbonés ».
A la conquête de nouveaux marchés « verts », la mise en pratique
La ligne directrice d’ENI se crédibilise davantage qu’elle conquiert désormais de nouveaux marchés verts. En effet, l’entreprise a acquis trois projets de parcs éoliens (CDGB Enrico, CDGB Laerte et Wind Park Laterza à Asja Ambiente Italia) par l’intermédiaire de sa filiale Eni New Energy qui opère en Italie. Construits à Comune di Laterza, dans les Pouilles, en Italie, les trois projets éoliens ont une capacité de pointe de 35,2 MW et devraient générer environ 81GWh par an, évitant environ 33 400 tonnes d’émissions de CO2 par année.
Une fois opérationnelle, l’énergie générée par les trois projets éoliens sera suffisante pour répondre aux besoins de 383 000 familles.
Dans le même temps, en mars de cette année, la filiale kazakhe d’Eni, Armwind, a démarré les opérations commerciales du parc éolien de 48 MW près du village de Badamsha, dans la région d’Aktobe au Kazakshtan. Le parc éolien de Badamsha représente également le premier investissement à grande échelle de l’entreprise italienne dans l’éolien et la première étape pour étendre sa présence renouvelable dans le pays.
Claudio Descalzi, PDG d’Eni, a déclaré : « Notre objectif est de former une entreprise qui vendra des produits entièrement décarbonés, afin que les émissions ne soient pas un problème pour notre client final ».
La cohérence du parcours : Quitter les zones d’exploration et de production au Pakistan
Si dans sa transition énergétique, l’entreprise a conquit de nouveaux marchés verts, elle n’hésite pas à en quitter d’autres.
En effet, l’entreprise Eni Spa évalue une vente de ses actifs d’exploration et de production d’énergie au Pakistan après avoir opéré dans le pays pendant environ 20 ans. La cession comprend les actifs de production d’Eni à Bhit, Badhra et Kadanwari, ainsi que ses installations de traitement et plusieurs actifs non-opérationnels. Il comprend quatre baux d’exploration et huit baux de développement et de production.
La vente proposée marquerait la sortie d’Eni du Pakistan alors que la production intérieure de gaz de la nation sud-asiatique a plafonné ces dernières années. Elle se joint également à d’autres géants de l’énergie pour vendre des actifs dans le pays. En 2018, OMV AG a vendu ses sociétés en amont dans le pays à United Energy Group Ltd basée à Hong Kong pour 158 millions d’euros.