La coupure électrique est l’un des points faibles de l’Irak. La mise hors service de la ligne Mirsad-Diyala perturbe en effet les échanges énergétiques entre l’Irak et l’Iran vitaux pour ce premier. De fait, les terroristes à l’initiative de cette attaque à la bombe ont ainsi tiré sur la corde sensible du pays.
Coupure électrique sur la ligne Mirsad-Diyala
Aucune annonce officielle pour l’heure
Un attentat à la bombe aurait visé une ligne d’alimentation électrique allant de l’Iran à l’Irak, selon un officier de sécurité irakien. L’agent, qui veut garder l’anonymat, a affirmé que l’attaque a entraîné la mise hors service de la ligne Mirsad-Diyala.
Il n’y a eu, pour l’heure, aucune annonce officielle au sujet de l’incident. Les autorités n’ont pour l’instant divulgué aucune information à propos de la capacité de la ligne électrique endommagée.
Un jour après un coup de l’Etat irakien porté contre Daech
Aucun groupe n’a encore revendiqué la responsabilité de l’attaque. Pour autant, de forts soupçons pèsent sur l’organisation terroriste Daech, connue pour ce genre de manœuvre.
L’attentat de mercredi intervient notamment un jour après que le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi ait annoncé l’arrestation de proches du réseau terroriste. Les autorités les accusent d’avoir menée une attaque contre des tours d’acheminement d’électricité dans le nord et l’ouest du pays.
La vulnérabilité énergétique de l’Irak
Baghdad importe 1,2 GW d’électricité depuis l’Iran
Ces tours ont fait l’objectif d’attaques répétées depuis de nombreuses années. Les attentats interviennent en particulier dans les provinces de Diyala, Salaheddine et Al-Anbar. La dépendance irakienne aux importations d’électricité depuis l’Iran fait que ces sabotages perturbent gravement la vie des irakiens et l’économie locale.
Malgré que le pays dispose d’importantes réserves de pétrole, l’Irak ne parvient pas assurer son indépendance énergétique. Depuis des années, Bagdad importe 1,2 GW d’électricité de l’Iran voisine pour alimenter les centrales électriques locales. Le pays produit entre 19 et 21 GW d’électricité alors que ses besoins réels dépassent les 30 GW, selon les experts.
L’Irak doit 6 millards USD$ à l’Iran
Le pays doit par ailleurs à l’Iran plus de 6 milliards USD$ pour ses importations d’électricité et de gaz. L’Iran avait réduit ses exportations de gaz de 45 millions de m3 afin de mettre la pression sur l’Irak pour que le pays sa dette. Ces restrictions ont mis les centrales à gaz de l’Irak à l’arrêt et fragilisent encore davantage le système électrique irakien.