Le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle), à l’arrêt pour des contrôles, va devoir subir des réparations en raison de possibles défauts sur des soudures attribués au phénomène de corrosion sous contrainte, a indiqué vendredi l’autorité de sûreté nucléaire (ASN).
L’ASN précise ainsi les raisons de la prolongation de l’arrêt de ce réacteur, annoncée jeudi soir par EDF, avec Cattenom 3, Penly 2 et Chooz B1.
Cattenom 1, qui devait initialement être relancé le 17 novembre prochain, a vu sa reprise décalée au 26 février 2023, selon EDF.
Les contrôles réalisés sur le réacteur 1 de Cattenom, “à proximité des soudures susceptibles d’être les plus affectées, ont mis en évidence des indications attribuables à de la fissuration par corrosion sous contrainte”, dont deux “présentent des dimensions significatives, avec des profondeurs maximales de 4,7 et 6,1 mm”, a indiqué l’ASN.
Par “indication”, l’ASN évoque un signal (typiquement un écho pour des contrôles par ultrason) mettant en évidence la possible présence d’un défaut dans le matériau contrôlé.
L’autorité a examiné, avec l’appui de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), “les éléments transmis par EDF visant à justifier le maintien en l’état de ces indications et le redémarrage du réacteur pour une durée de huit mois”.
Elle a considéré que, “compte tenu des incertitudes sur les mesures de caractérisation des défauts ainsi que sur les hypothèses et les méthodes retenues dans les calculs mécaniques, la tenue des tuyauteries affectées par ces deux indications n’est pas acquise” et que les soudures concernées “devront donc être réparées avant un redémarrage du réacteur”.
S’agissant d’autres soudures, “présentant des indications de plus faibles dimensions et dont la tenue mécanique a été justifiée”, elles pourront “être maintenues en l’état pour une durée limitée”, a indiqué l’ASN.
EDF s’est engagée à remplacer l’ensemble des tronçons de tuyauteries du système d’injection de sécurité sensibles à la fissuration par CSC lors du prochain arrêt du réacteur, prévu en 2023, a précisé l’autorité de sûreté.
EDF, dont la production d’électricité est à un niveau historiquement bas, a revu jeudi soir une nouvelle fois à la baisse son estimation de production nucléaire pour l’année 2022, en raison d’un arrêt plus long que prévu de quatre réacteurs.
Outre les problèmes de corrosion, le groupe a également pointé du doigt les conséquences d’un mouvement social pour les salaires, qui a retardé ces dernières semaines les travaux dans certains réacteurs, ravivant les inquiétudes sur d’éventuelles pénuries cet hiver, en pleine crise énergétique européenne.
Jusqu’ici, EDF prévoyait de produire entre 280 et 300 TWh (térawattheures) en 2022. Désormais, la fourchette, qui avait déjà été abaissée depuis le début de l’année, devrait plutôt se situer entre 275 et 285 TWh.