COP30 sous tension : les négociations de Bonn révèlent des lignes de fracture persistantes

Les discussions techniques à Bonn ont exposé de profondes divisions entre pays développés et en développement sur les enjeux financiers, remettant en question l’efficacité du processus COP à quelques mois du sommet de Belém.

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Les négociations préparatoires à la Conférence des Parties (COP30), tenues à Bonn en juin, ont été marquées par des blocages répétés et des désaccords persistants sur les engagements financiers des pays développés envers les pays du Sud. Le retrait des États-Unis du processus a accentué les tensions, alors que la présidence brésilienne cherche à redéfinir les priorités de l’agenda climatique mondial.

Blocage initial et remise en question du processus COP

Dès l’ouverture, les travaux ont été retardés de deux jours en raison d’un différend sur l’ordre du jour, à la suite des demandes de plusieurs pays en développement d’inclure les obligations de financement des pays riches ainsi que les effets des mécanismes commerciaux, comme le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) de l’Union européenne. Ce blocage a ravivé les critiques sur l’inefficacité croissante du système COP, jugé trop lourd et peu opérationnel.

La présidence brésilienne a profité de la paralysie pour publier une lettre appelant à rationaliser le processus. La proposition de limiter les délégations nationales et de remplacer le consensus par un vote majoritaire a été évoquée sans qu’aucune décision ne soit prise. Le sujet devrait revenir au centre des débats à Belém.

Adaptation : avancées techniques et désaccords structurels

La réduction du nombre d’indicateurs du Global Goal on Adaptation (GGA), passé de plus de 9 000 à 490, a été l’un des rares progrès tangibles. Cependant, le désaccord sur l’inclusion des moyens de mise en œuvre – financement et transferts technologiques – dans les indicateurs-clés a empêché toute adoption définitive.

Les pays en développement ont insisté sur la nécessité d’un soutien financier concret pour élaborer et mettre en œuvre les Plans Nationaux d’Adaptation (PNA). Aucun compromis n’a été trouvé, et les discussions ont été reportées à la COP30, avec des documents finaux contenant de nombreuses réserves ou remplacés par des notes informelles sans portée juridique.

Mitigation et contributions nationales : un calendrier incertain

La remise des nouvelles Contributions Déterminées au niveau National (CDN), attendues en février, a été massivement retardée. La date limite a été repoussée à septembre, après quoi le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) évaluera leur compatibilité avec l’objectif de 1,5°C.

Le Bilan mondial (Global Stocktake) de la COP28, proposant de tripler la capacité renouvelable, de doubler l’efficacité énergétique et d’initier la sortie des énergies fossiles, reste un point de friction. Plusieurs pays du Sud demandent que ces ambitions soient assorties de garanties de financement, conditionnant leur adhésion à l’ampleur du soutien offert.

Le Fonds pour pertes et dommages à l’arrêt

Moins de $350 millions ont été effectivement déboursés sur les $768 millions promis au Fonds pour pertes et dommages, hébergé par la Banque mondiale. Le mécanisme, salué à Dubaï, suscite désormais des critiques virulentes. Plusieurs délégations ont demandé une évaluation indépendante sous l’égide du Mécanisme international de Varsovie.

Les discussions devraient s’intensifier à Belém, notamment sur l’intégration d’une part dédiée au Fonds dans le nouvel objectif collectif quantifié (NCQG), dont les contours restent flous depuis son adoption à Bakou.

Roadmap de Bakou à Belém : entre ambition et réalisme

Le Brésil et l’Azerbaïdjan pilotent une feuille de route visant à définir les étapes permettant d’atteindre $1 300 milliards de financement climatique d’ici 2035, en réponse à un NCQG jugé insuffisant par le Sud. Les discussions à Bonn ont exploré les mécanismes potentiels, incluant réformes bancaires multilatérales, réductions des coûts du capital et création de « clubs climatiques » finance-technologie.

Les prochaines étapes dépendront de la capacité des pays développés à intégrer ces demandes dans les négociations officielles. L’issue pèsera lourd sur la légitimité du processus COP aux yeux des pays les plus vulnérables.

Pressions sur le Brésil en tant que producteur fossile

L’annonce par le régulateur brésilien de l’attribution prochaine de 172 blocs pétroliers, dont plus de 40 en Amazonie, a généré des critiques internationales. Le contraste entre cette initiative et les objectifs de transition affichés à la COP nourrit un climat d’incompréhension, même au sein du comité d’organisation. Le gouvernement brésilien défend sa position en invoquant le droit au développement énergétique, tout comme d’autres pays producteurs.

L’Inde envoie son principal conseiller à Moscou face à la pression américaine sur le pétrole

La visite du conseiller à la sécurité nationale indien à Moscou intervient alors que les États-Unis menacent d’augmenter les droits de douane sur New Delhi, en raison des achats soutenus de pétrole russe par l’Inde.

L’UE suspend 93 milliards d’euros de tarifs douaniers contre Washington

Bruxelles gèle ses mesures de rétorsion pour six mois alors que l'accord du 27 juillet impose 15% de droits sur les exportations européennes.

Iran et Irak peinent à finaliser leur accord gazier malgré des négociations avancées

Les discussions entre Téhéran et Bagdad sur les volumes d'exportation et une dette de 11 milliards de dollars révèlent les complexités d'une dépendance énergétique sous sanctions américaines.
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L’Inde navigue entre sanctions américaines et dépendance au pétrole russe

Face aux menaces de sanctions secondaires américaines, les raffineurs indiens ralentissent leurs achats de brut russe tout en explorant des alternatives coûteuses, révélant les défis complexes de la sécurité énergétique.

Le conflit commercial entre les États-Unis et le Brésil ouvre un boulevard à la Chine et à l’Europe

Les tarifs de 50% poussent Brasília vers une intégration commerciale accélérée avec Pékin et Bruxelles, redessinant les équilibres économiques régionaux.

Trump frappe le Brésil avec 50% de tarifs mais épargne le pétrole et le fer

Washington impose des droits douaniers massifs invoquant la persécution de Bolsonaro tout en exemptant les secteurs stratégiques pour l'industrie américaine.
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L’Ultimatum tarifaire américain pousse l’Inde vers nouvelles alliances commerciales asiatiques

Les sanctions du 1er août accélèrent la reconfiguration des flux commerciaux indo-pacifiques avec Vietnam, Bangladesh et Indonésie comme principaux bénéficiaires.

Trump impose 25% plus des pénalités mystères sur l’Inde dès août

Washington déclenche une structure tarifaire inédite combinant 25% de droits fixes et une sanction additionnelle non spécifiée liée aux achats énergétiques et militaires russes.

Le Qatar menace de couper le gaz à l’Europe face aux exigences climatiques

Le Qatar rejette les obligations de transition climatique de l'UE et brandit la menace d'une réorientation de ses exportations de GNL vers l'Asie, créant un dilemme énergétique majeur.
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L’Ouganda ouvre une mission à Vienne pour renforcer ses partenariats nucléaires

L’Ouganda mise sur une présence diplomatique à Vienne afin de faciliter la coopération technique et commerciale avec l’Agence internationale de l’énergie atomique pour soutenir ses ambitions dans le nucléaire civil.

L’Arabie saoudite et la Syrie lancent un accord stratégique pour la coopération énergétique régionale

Les gouvernements d’Arabie saoudite et de Syrie concluent un partenariat inédit englobant pétrole, gaz, interconnexion électrique et énergies renouvelables, afin de dynamiser leurs échanges et investissements dans le secteur énergétique.

L’accord énergétique UE-États-Unis face aux réalités du marché mondial

L'engagement européen d'acheter 250 milliards de dollars d'énergie américaine par an soulève des questions sur sa faisabilité technique et économique face aux capacités d'export limitées.
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L’Union européenne et les États-Unis concluent un accord tarifaire de 15% sur les échanges

Un accord majeur sur les droits de douane, scellé en Écosse, prévoit l’application d’un tarif de 15% sur la majorité des exportations européennes vers les États-Unis, accompagné de vastes engagements d’achats énergétiques et d’investissements croisés entre les deux puissances.

Le Qatar menace de détourner ses exportations de gaz vers l’Asie face aux règles européennes

Le Qatar a prévenu qu’il pourrait cesser ses livraisons de gaz naturel liquéfié à l’Union européenne en réaction à la nouvelle directive européenne sur la diligence raisonnable et la transition climatique.

Tensions commerciales : les minéraux stratégiques du Brésil au centre des négociations avec les États-Unis

Le secteur minier brésilien attire l’attention des États-Unis alors que des discussions diplomatiques et des mesures tarifaires menacent de bouleverser l’équilibre du commerce des minéraux stratégiques.
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Trump menace des tarifs sur le pétrole russe, mais peu de chances d’application selon Reuters

Donald Trump a évoqué des sanctions tarifaires contre les pays achetant du brut russe, mais selon Reuters, leur mise en œuvre reste improbable en raison des risques économiques et des précédents non appliqués.

Foraco décroche un contrat de forage de trois ans pour la mine Lomas Bayas de Glencore

Foraco International SA remporte un contrat de USD34.0mn pour assurer les opérations de forage du site Lomas Bayas de Glencore au Chili, consolidant sa position sur le marché sud-américain.

Le Royaume-Uni cible 135 navires russes et deux sociétés dans sa stratégie de pression énergétique

Londres élargit son dispositif de sanctions à 135 navires et deux sociétés associés à la flotte fantôme russe, renforçant la riposte internationale contre les exportations pétrolières de Moscou.
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Afghanistan et Turkménistan renforcent leur coopération sur le gazoduc TAPI et les initiatives commerciales

L'Afghanistan et le Turkménistan ont réaffirmé leur engagement à approfondir leur partenariat bilatéral lors d'une rencontre entre les responsables des deux pays, avec un accent particulier sur des projets d'infrastructures majeurs et la coopération énergétique.

L’Union européenne resserre ses sanctions sur le pétrole russe pour renforcer la pression diplomatique

L’Union européenne abaisse le plafond du prix du pétrole brut russe et étend ses sanctions aux navires et entités impliqués dans le contournement, alors que la coordination avec les États-Unis reste attendue.

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