À l’ouverture de la COP29 à Bakou, Azerbaïdjan, le débat sur le climat prend une nouvelle dimension. L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a lancé un appel pressant aux gouvernements pour accélérer leur transition énergétique. Selon le rapport 2024 de l’IRENA, atteindre les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050 dépend de l’expansion rapide des énergies renouvelables et de l’amélioration de l’efficacité énergétique.
Pour maintenir le réchauffement sous la limite de 1,5 °C, l’IRENA propose de tripler la capacité mondiale de production d’énergies renouvelables et de doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030. Ces mesures sont essentielles pour respecter les engagements de l’Accord de Paris et assurer une transition énergétique qui soit à la fois durable et équitable.
Un bilan climatique alarmant
Selon le service Copernicus sur le changement climatique, 2024 pourrait devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée, marquant une nette progression vers le seuil critique de 1,5 °C. Face à ces prévisions, l’IRENA avertit que seule une action concertée et urgente des pays du G20 permettra d’inverser cette tendance. Les Contributions Déterminées au niveau National (CDN), qui doivent être révisées en 2025, représentent une ultime chance pour les nations de renforcer leurs ambitions climatiques.
Des engagements insuffisants et des disparités régionales
Les engagements actuels des pays pour réduire les émissions de CO2 d’ici 2030 restent insuffisants. Le rapport souligne que les contributions actuelles ne mèneraient qu’à une réduction de 3 % des émissions de CO2 liées à l’énergie d’ici 2030, alors qu’une diminution bien plus substantielle serait nécessaire pour atteindre la neutralité carbone.
Par ailleurs, d’importantes disparités régionales subsistent dans l’installation de nouvelles infrastructures d’énergies renouvelables, engendrant des inégalités au sein de la transition énergétique. En l’absence de financements ciblés, certaines régions risquent de rester dépendantes des combustibles fossiles, freinant ainsi les progrès globaux vers un modèle énergétique plus durable.
Le rôle essentiel des investissements
Pour concrétiser les objectifs de la COP29, une augmentation massive des investissements dans les énergies renouvelables est indispensable. La demande en infrastructures de réseau flexibles et en technologies de stockage d’énergie devient critique afin de soutenir une intégration accrue des sources renouvelables au sein des réseaux électriques.
Selon l’IRENA, une capacité de 9,4 térawatts (TW) de production d’énergies renouvelables doit être atteinte au sein des pays du G20 d’ici 2030 pour maintenir l’objectif climatique de 1,5 °C. Cela nécessite des investissements sans précédent et une coopération accrue entre secteurs publics et privés.
Perspectives pour une transition énergétique mondiale
Les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) indiquent que la capacité mondiale en énergies renouvelables pourrait atteindre 2,7 fois son niveau de 2022 d’ici 2030, permettant ainsi de dépasser la production d’électricité du charbon dès 2025. D’ici 2030, les énergies fossiles devraient ne plus représenter que 24 % du mix énergétique mondial, contre 61 % aujourd’hui, selon les prévisions de l’IRENA.
Cette transition, toutefois, dépend de l’intégration de solutions de stockage de l’énergie et de la gestion de la demande, deux technologies indispensables pour absorber la variabilité des sources renouvelables et garantir la stabilité des réseaux électriques.
Pour relever les défis posés par cette transformation énergétique, il est impératif que les pays adaptent leurs plans énergétiques nationaux et alignent leurs objectifs de neutralité carbone. Le troisième round des CDN, prévu pour 2025, constituera un moment décisif pour la mise en œuvre de ces stratégies.