Le financement climatique, enjeu central de la COP29 à Bakou, met en lumière les tensions croissantes entre pays développés et en développement. À deux jours de la fin des négociations, la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé que le chiffre final ne serait dévoilé qu’en toute fin de pourparlers, soulignant les divergences profondes sur les engagements financiers et diplomatiques.
Les pays en développement, réclamant 1 300 milliards de dollars annuels, dénoncent un manque de clarté de la part des pays riches, en particulier de l’Union européenne. Ces demandes reflètent des besoins croissants pour financer la transition écologique et s’adapter aux impacts du dérèglement climatique. Cependant, une source française a précisé que ce montant ne pourrait être atteint uniquement par les finances publiques des pays du Nord. La France plaide pour une diversification des sources de financement, incluant les banques multilatérales de développement et le secteur privé, ainsi que des mécanismes innovants comme des taxes internationales.
Un équilibre fragile entre ambitions climatiques et contraintes économiques
La question du financement révèle un déséquilibre structurel dans les discussions internationales. Avec un objectif de 100 milliards de dollars atteint tardivement en 2022, les pays développés peinent à répondre à des attentes bien plus ambitieuses. Ce retard exacerbe les tensions dans un contexte de fragilité économique mondiale.
En parallèle, les débats sur l’élargissement de la base des contributeurs progressent timidement. Des signaux d’ouverture de la Chine offrent un espoir, mais les négociations stagnent sur les détails opérationnels. La ministre française a souligné que ces discussions visent un compromis, mais qu’un consensus reste éloigné.
Diplomatie énergétique et sortie des énergies fossiles
Au-delà du financement, les négociations abordent des enjeux stratégiques tels que la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la sortie progressive des énergies fossiles. Ces discussions s’inscrivent dans une dynamique de diplomatie énergétique où chaque acteur défend ses priorités nationales tout en cherchant à préserver l’intégrité des accords internationaux.
Cependant, les avancées sur ces points restent limitées. « Nous n’y sommes pas encore », a admis la ministre, tout en réaffirmant la volonté de la France de pousser pour des engagements plus ambitieux. Elle a également rappelé l’importance des questions transversales comme les droits de l’homme et l’égalité des genres dans ces discussions.
Un projet d’accord attendu
Un projet d’accord, attendu dans les prochaines heures, pourrait offrir une base pour les négociations finales. Toutefois, ce document ne sera probablement pas définitif et risque de refléter les divisions persistantes. Il devra notamment répondre aux attentes des pays en développement tout en intégrant les contraintes des économies développées.
Dans ce contexte, la COP29 devient un véritable test de la diplomatie énergétique mondiale. Les derniers jours des négociations seront cruciaux pour définir un cadre commun qui permette d’avancer vers les objectifs climatiques tout en respectant les réalités économiques et politiques.