L’Azerbaïdjan, en tant que président de la COP29, succède aux Émirats Arabes Unis (présidence de la COP28) et prend la responsabilité de concrétiser le « Consensus émirati », un accord climatique majeur établi lors de la conférence précédente à Dubaï. L’objectif est de poursuivre le travail de la Troïka de présidences formée avec le Brésil (président de la future COP30) pour garantir la continuité et la mise en œuvre des engagements climatiques. À Bakou, les négociateurs se concentreront sur la mise en place de mécanismes concrets pour garantir que les Contributions Déterminées au niveau National (NDC) des États membres soient en ligne avec l’objectif de 1,5°C d’ici 2025.
Financement climatique : une feuille de route complexe
La principale priorité de cette COP29 est d’établir un Climate Finance Action Fund. Ce cadre, négocié depuis plusieurs conférences, vise à fixer des objectifs précis pour mobiliser des capitaux destinés aux pays en développement, souvent les plus exposés aux effets du changement climatique. Le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a déjà annoncé un plan pour renforcer les financements via la création de ce fonds, conçu pour faciliter l’accès aux ressources pour les projets de décarbonation.
Les négociations aborderont également la manière dont les grandes institutions financières mondiales et les fonds privés peuvent être mobilisés pour combler le déficit de financement. L’initiative ALTÉRRA, introduite par les Émirats lors de la COP28, servira de base pour étendre les investissements privés dans les pays émergents.
Transition énergétique et diversification
En parallèle, la présidence azerbaïdjanaise cherche à promouvoir la diversification des sources d’énergie. Le pays, bien que riche en ressources pétrolières, s’engage à renforcer ses capacités de production d’énergies renouvelables. L’objectif est d’atteindre 30 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030. Cette stratégie inclut le développement de parcs éoliens offshore dans la mer Caspienne, ainsi que des projets solaires de grande envergure pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et moderniser le secteur énergétique national.
En outre, le partenariat avec des organisations internationales telles que la Banque mondiale pourrait catalyser des investissements supplémentaires pour accélérer la transition énergétique. L’Azerbaïdjan s’efforce de démontrer que même un pays producteur de pétrole peut adopter une politique proactive de décarbonation tout en soutenant sa croissance économique.
Coopération multilatérale : la Troïka en action
La Troïka de présidences (Émirats Arabes Unis, Azerbaïdjan, Brésil) joue un rôle clé dans le maintien de la dynamique initiée par le « Consensus émirati ». Les trois pays coordonnent leurs efforts pour assurer une cohérence entre les conférences et renforcer les engagements pris. Cette approche collaborative permet de donner une vision à long terme, notamment en préparant le terrain pour la COP30 au Brésil, qui se concentrera sur la révision des NDC.
Les réunions techniques à Bakou porteront également sur la mise en œuvre des objectifs à court terme, tels que le financement des infrastructures de résilience, la mise en place de corridors énergétiques transnationaux et le renforcement de la transparence dans les mécanismes de suivi. Le défi principal sera de s’assurer que les engagements pris par chaque État soient traduits en actions concrètes et mesurables.
Perspectives pour la COP29
La COP29 se présente comme une étape charnière pour renforcer les mécanismes de financement climatique et structurer une feuille de route vers la neutralité carbone mondiale. L’Azerbaïdjan, à travers cette présidence, cherche à illustrer le rôle central que peuvent jouer les économies en transition dans la promotion de la décarbonation globale. Les résultats de la COP29 influenceront directement la trajectoire future des négociations internationales et détermineront la crédibilité des engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris.