La ministre française de la Transition écologique et de l’Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a réitéré l’importance de maintenir la sortie des énergies fossiles comme priorité internationale. Cette déclaration intervient alors que la COP29, tenue à Bakou, peine à trouver un consensus sur des mesures climatiques décisives.
Lors d’un entretien accordé aux Échos, la ministre a souligné que cet objectif, affirmé lors de la COP28 à Dubaï, semblait relégué au second plan dans les discussions actuelles. Les négociations de Bakou, prévues jusqu’à vendredi, se concentrent davantage sur le financement de l’aide climatique Nord-Sud, un sujet que Mme Pannier-Runacher estime étroitement lié à la transition énergétique.
Une transition énergétique freinée par le manque d’accords financiers
Selon la ministre, les financements pour la transition écologique ne doivent pas se limiter à des contributions ponctuelles des pays développés. Elle plaide pour une réforme profonde de la finance mondiale, appuyée par des mécanismes fiscaux internationaux. Cette proposition s’inscrit dans un projet initié par la France, visant à mobiliser des milliards de dollars pour accompagner les pays en développement dans leur transition.
« Le financement Nord-Sud n’a de sens que s’il soutient une sortie des énergies fossiles », a-t-elle déclaré, insistant sur l’urgence d’activer des solutions globales pour répondre aux défis climatiques.
Un leadership climatique à renforcer
Mme Pannier-Runacher a également évoqué le rôle crucial de l’Union européenne pour maintenir une dynamique climatique mondiale. Alors que les États-Unis se retirent progressivement des engagements pris sous l’accord de Paris, la Chine pourrait occuper une place prépondérante dans les négociations internationales.
Par ailleurs, la ministre a averti que l’absence de mesures concrètes à Bakou pourrait compliquer les discussions lors de la prochaine COP30, prévue à Belem, au Brésil. Cette rencontre sera déterminante pour espérer atteindre l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.
Des perspectives incertaines pour la COP29
La ministre française a reconnu que la COP29 souffrait d’un manque de préparation par rapport aux éditions précédentes. Cependant, elle espère qu’un consensus émergera autour de nouvelles pistes de financement et de livrables précis pour accélérer la transition énergétique.
Elle a enfin pointé les risques économiques pour les pays hésitant à s’engager pleinement, notamment les États-Unis. Des entreprises comme ExxonMobil commencent à exprimer leur inquiétude face à une possible marginalisation sur les marchés internationaux.