La 29e Conférence des Nations Unies sur le climat (COP29), tenue à Bakou, Azerbaïdjan, a marqué un tournant pour l’avenir des énergies fossiles. Vingt-cinq pays, ainsi que l’Union européenne (UE), ont signé un engagement majeur : cesser la construction de nouvelles centrales à charbon. Cet accord vise à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre et à aligner les politiques climatiques sur les objectifs de l’Accord de Paris.
Selon les signataires, parmi lesquels figurent le Royaume-Uni, l’Australie, la France, l’Allemagne et le Canada, cet engagement appelle également à une mise à jour des plans climatiques nationaux. Ces mises à jour visent à exclure toute nouvelle centrale à charbon non équipée de technologies de capture et de stockage du carbone.
Une transition énergétique inégale
Dans plusieurs pays européens, comme le Royaume-Uni, l’abandon du charbon est déjà une réalité. Cette année, le Royaume-Uni a fermé sa dernière centrale à charbon, marquant ainsi la fin de cette source d’énergie dans son mix énergétique. Cependant, en dépit de ces avancées, certaines nations, telles que la Pologne ou l’Allemagne, continuent de dépendre fortement du charbon.
À l’échelle mondiale, la situation reste préoccupante. En 2023, la capacité totale de production d’électricité à base de charbon a augmenté de 2 %, indiquant que de nombreuses économies continuent de miser sur cette ressource, notamment en Asie. La Chine et l’Inde, deux des plus grands consommateurs de charbon au monde, ont ainsi élargi leurs flottes de centrales au charbon, en contradiction avec les recommandations scientifiques visant à limiter le réchauffement global à 1,5 °C.
L’impact socio-économique d’une transition juste
Certains signataires, comme la Colombie, soulignent les défis que pose une transition énergétique pour les économies fortement dépendantes du charbon. Le ministre colombien des Mines et de l’Énergie, Omar Andrés Camacho Morales, a insisté sur la nécessité d’une « transition juste » afin de minimiser les impacts sociaux et économiques pour les travailleurs et les communautés locales.
En Afrique, l’engagement de l’Ouganda illustre les difficultés rencontrées par les pays en développement. Ruth Nankabirwa Ssentamu, ministre de l’Énergie de l’Ouganda, a rappelé que ces pays subissent déjà les effets extrêmes du changement climatique, tels que les inondations, tout en disposant d’un fort potentiel pour développer des énergies renouvelables.
Un appel global à l’action
Pour les signataires, cet engagement représente un signal clair à destination des grandes nations encore dépendantes du charbon. Wopke Hoekstra, commissaire européen à l’action pour le climat, a déclaré que cette initiative doit servir de modèle pour inciter les autres pays à accélérer leur transition énergétique.
La prochaine étape majeure est attendue lors de la COP30, prévue en 2025 à Belém, au Brésil. Les signataires espèrent que cet événement permettra de rallier davantage de nations à cet objectif, bien que la tâche s’annonce ardue face à l’opposition probable de pays comme la Chine et l’Inde.