COP28 : Le Dilemme des Énergies Fossiles ‘Unabated’

Le destin des négociations climatiques à la COP28 repose sur une ambiguïté autour du terme "unabated fossil fuels", évoquant un tournant décisif dans la politique climatique mondiale.
unbated sequestration carbon

Partagez:

La 28e Conférence des Parties (COP28) se déroule dans un contexte de débats intenses sur le climat, où un seul mot – « unabated » – est devenu un pivot central des discussions. Les « unabated fossil fuels », ou combustibles fossiles sans réduction des émissions de carbone, constituent le cœur des controverses. Ce terme, au cœur des propositions de l’accord de la COP28, envisage l’élimination progressive de ces combustibles et leur réduction pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. La précision de cette définition est cruciale, car elle oriente les politiques et les mesures à adopter à l’échelle globale.

Signification et Implications du ‘Unabated’

La complexité réside dans l’interprétation du terme « unabated« . Dans le contexte climatique, il se réfère aux combustibles fossiles exploités sans technologies de captage et de stockage du carbone (CSC). Ceux-ci, une fois brûlés, libèrent des quantités significatives de CO2 dans l’atmosphère, contribuant ainsi au réchauffement climatique. La proposition d’accélérer l’élimination de ces combustibles soulève la question de leur remplacement viable et des alternatives énergétiques disponibles.

La Technologie de CSC : Une Solution Controversée

Le CSC est promu comme une technologie clé pour réduire les émissions des combustibles fossiles. Toutefois, l’efficacité actuelle de cette technologie est sujet à débat. En 2022, seulement 35 installations de CSC étaient opérationnelles dans le monde, capturant un total de 45 millions de tonnes de CO2 – une quantité dérisoire par rapport aux besoins de réduction globale. Les experts soulignent que, bien que techniquement faisable, le CSC n’est pas encore en mesure de jouer un rôle significatif dans la réduction des émissions à l’échelle nécessaire.

Rôle Limité du CSC selon les Scientifiques

Les scientifiques et les experts climatiques mettent en doute la capacité du CSC à contribuer efficacement à la lutte contre le changement climatique à court terme. Pour contenir le réchauffement à +1,5 °C, les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites de moitié au cours de cette décennie, une tâche qui nécessite un passage rapide aux énergies renouvelables plutôt qu’une dépendance au CSC. L’efficacité limitée du CSC dans ce contexte critique rend son rôle marginal dans les stratégies immédiates de réduction des émissions.

Les Défis Économiques du CSC

Outre les défis techniques, l’adoption du CSC pose également des questions économiques. Les coûts associés à l’installation et au fonctionnement de ces technologies sont considérables. Selon un rapport de l’Université d’Oxford, une dépendance accrue au CSC pourrait coûter au moins 30 000 milliards de dollars de plus que les investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Cette perspective économique met en lumière les défis financiers liés à l’adoption du CSC comme stratégie principale pour réduire les émissions de CO2.

La Dynamique Politique et Industrielle autour du CSC

La politique climatique et les intérêts industriels jouent un rôle majeur dans le débat sur le CSC. Les pays et les entreprises qui dépendent fortement des combustibles fossiles, notamment les hôtes de la COP28, les Émirats arabes unis, et leur compagnie pétrolière nationale Adnoc, soutiennent fortement le CSC. Cette position est confrontée à l’opposition de groupes environnementaux et de pays favorisant une transition rapide vers les énergies renouvelables, soulignant l’existence d’un clivage entre les intérêts économiques et environnementaux.

La COP28 se trouve à la croisée des chemins, confrontée à la tâche complexe de définir et d’appliquer le concept de « unabated fossil fuels ». L’équilibre entre l’adoption du CSC et la transition vers les énergies renouvelables déterminera l’efficacité des mesures prises pour lutter contre le changement climatique. Les décisions prises lors de cette conférence auront des implications profondes sur la politique énergétique et climatique mondiale, mettant en lumière les défis et les opportunités de notre époque en matière de durabilité et de protection de l’environnement.

Brésil : le délestage des énergies renouvelables bondira de 300 % d’ici 2035

La hausse rapide des capacités solaires et éoliennes provoquera une augmentation marquée du délestage électrique au Brésil, les infrastructures de transport étant insuffisantes pour gérer cet afflux massif d’énergie, indique une étude récente du cabinet Wood Mackenzie.

La Corée du Sud réduit sa dépendance aux énergies fossiles sous 50 %

En avril 2025, les combustibles fossiles ont représenté 49,5 % du mix électrique sud-coréen, passant sous le seuil symbolique de 50 % pour la première fois, principalement en raison d'une chute historique de la production électrique issue du charbon.

Énergies renouvelables: l’accès progresse, mais les financements restent insuffisants pour l’Afrique

Selon le rapport 2025 sur l'accès énergétique mondial, malgré une nette progression des énergies renouvelables, le manque de financements adaptés freine toujours l'accès à l'électricité et à la cuisson propre, notamment en Afrique subsaharienne.
en_114029092029540

Chine et États-Unis améliorent leurs performances énergétiques dans un contexte instable mondial

Alors que les économies avancées conservent leur leadership énergétique mondial, la Chine et les États-Unis progressent significativement dans la sécurité et la durabilité de leurs systèmes énergétiques selon le rapport annuel du Forum Économique Mondial.

L’Algérie et l’Angola renforcent leur coopération énergétique au sommet États-Unis–Afrique

En marge du sommet États-Unis–Afrique à Luanda, Alger et Luanda consolident leur collaboration énergétique afin de mieux exploiter leur potentiel pétrogazier et minier, ciblant une stratégie commune sur les marchés régionaux et internationaux.

Le Royaume-Uni appelé à accélérer les réformes du prix de l’électricité

Le Comité britannique sur le changement climatique presse le gouvernement de réduire rapidement les coûts d’électricité pour faciliter l'adoption des pompes à chaleur et des véhicules électriques, jugée trop lente pour atteindre les objectifs climatiques fixés.
en_114025062040540

Bruxelles élargit les subventions aux technologies bas carbone et au nucléaire

La Commission européenne prolongera jusqu'à fin 2030 un cadre d’aides d’État élargi, permettant aux capitales de financer technologies bas carbone et nucléaire afin de préserver la compétitivité face à la Chine et aux États-Unis.

Le Japon risque un déficit électrique majeur de 89 GW dès 2050

Le gestionnaire japonais du réseau électrique anticipe un déficit énergétique pouvant atteindre 89 GW en 2050, en raison d'une demande croissante liée aux secteurs des puces électroniques, des véhicules électriques et des technologies basées sur l’intelligence artificielle.

L’UE valide des aides énergétiques ciblées pour les industries lourdes européennes

Les industries énergivores européennes pourront bénéficier d'aides d'État temporaires afin d'atténuer l'impact des prix élevés de l'électricité, selon un nouveau cadre réglementaire proposé par la Commission européenne dans le cadre du « Clean Industrial Deal ».
en_114024062035540

Maurice lance un appel d’offres international pour une centrale électrique flottante

Maurice cherche des investisseurs internationaux afin de construire rapidement une centrale électrique flottante d’environ 100 MW, destinée à sécuriser l’approvisionnement énergétique national d'ici janvier 2026 et pallier les déficits actuels de production.

L’Espagne et le Portugal renforcent leur réseau après la panne d’avril

Madrid annonce des mesures immédiates sur le stockage énergétique tandis que Lisbonne sécurise son réseau électrique, en réponse à la coupure historique ayant touché toute la péninsule ibérique fin avril.

L’Indonésie engage 190 milliards USD pour augmenter sa capacité énergétique d’ici 2034

L’Indonésie déploie son nouveau plan énergétique national prévoyant une hausse de capacité électrique de 69,5 GW sur dix ans, principalement financée par des producteurs indépendants, pour répondre à une demande intérieure en forte croissance.
en_1140290954540-12-1

France : Moratoire sur les renouvelables ; alerte sur l’impact industriel immédiat

La ministre française Agnès Pannier-Runacher dénonce le moratoire parlementaire sur les nouvelles installations d'énergies renouvelables, alertant sur la possible suppression de 150 000 emplois industriels et sur une dépendance énergétique accrue envers l’étranger.

Le nouveau règlement européen sur les batteries bouleverse la filière industrielle européenne

Le règlement européen sur les batteries, pleinement effectif dès le 18 août, modifie profondément les contraintes industrielles liées aux voitures et vélos électriques, imposant aux entreprises des règles strictes de recyclage, d'approvisionnement et de transparence.

Le Parlement européen presse Bruxelles d’agir sur les réseaux énergétiques

Le Parlement européen appelle la Commission à renforcer les infrastructures énergétiques et accélérer l'application du Pacte industriel vert afin d'améliorer la flexibilité et la sécurité énergétique du continent face à une volatilité accrue des marchés.
en_114022062067540

L’Europe investit massivement dans les réseaux électriques et le Clean Industrial Deal

La Commission européenne dévoile un plan ambitieux pour moderniser les réseaux électriques et lance le Clean Industrial Deal, mobilisant plusieurs centaines de milliards d'euros afin de renforcer l'autonomie industrielle et énergétique du continent.

Wood Mackenzie souligne l’avantage des services publics régulés face au boom des data centres

Aux États-Unis, les opérateurs de réseaux électriques régulés bénéficient d'un avantage décisif pour connecter au réseau les nouveaux centres de données, représentant désormais 134 GW de projets, selon un rapport de Wood Mackenzie publié le 19 juin.

La France fixe un objectif de 200 TWh renouvelables pour 2030

L’Assemblée nationale française valide un objectif chiffré à 200 TWh de production d’électricité renouvelable à l’horizon 2030, dans un texte législatif largement débattu sur le futur mix énergétique national.
en_114019062064540

États-Unis : stagnation des émissions en 2024, incertitudes sous l’administration Trump

En 2024, les émissions américaines de CO₂ restent stables à 5,1 milliards de tonnes, alors que l’administration Trump prépare une politique énergétique favorable aux hydrocarbures, soulevant des questions sur l’évolution future du marché américain.

France : Décret énergétique anticipé, l’Assemblée nationale dénonce un risque démocratique

La publication anticipée du décret énergétique français déclenche de vives réactions parlementaires, alors que le gouvernement cherche à sécuriser rapidement les investissements dans le nucléaire et les autres filières énergétiques.