Un échec de négociations pour les « pertes et dommages » climatiques lors d’une réunion décisive à Assouan, en Égypte, a été constaté. Pourtant, un accord de principe avait été conclu l’année précédente à la COP27 en Égypte pour la création d’un fonds visant à compenser les « pertes et dommages » subis par les nations du Sud vulnérables au changement climatique. Cependant, de nombreux détails restaient à préciser, tels que sa forme exacte, les pays bénéficiaires et les contributeurs, notamment la Chine, que les pays occidentaux espéraient impliquer.
Le défi de la création du fonds
Le comité de transition chargé de l’établissement du fonds s’est réuni jusqu’à tard dans la nuit de vendredi à samedi à Assouan. Malheureusement, les délégués n’ont pas réussi à parvenir à un accord. Une éventuelle décision a été renvoyée à une autre réunion prévue du 3 au 5 novembre à Abou Dhabi, aux Émirats Arabes Unis.
Le président de la COP28 a exhorté les négociateurs à trouver un accord avant la conférence de Dubaï, soulignant son importance. Selon lui, « il est possible de résoudre toutes les questions en suspens ». Il a averti les membres du comité de transition que « les yeux du monde entier sont braqués sur vous pour parvenir à des recommandations claires, nettes et solides avant la COP28, pour mettre en œuvre le fonds « pertes et dommages » et déterminer comment le financer ». Il a insisté sur le fait que des milliards de personnes vulnérables aux conséquences du changement climatique dépendent de la mise en œuvre de ces recommandations.
Les enjeux et les désaccords
Avant cet échec, les discussions butaient sur plusieurs points, notamment la localisation du fonds. Certains voulaient le placer au sein de la Banque mondiale, mais cette option était critiquée pour son lien avec les pays occidentaux. D’autres plaident en faveur d’une nouvelle structure indépendante, mais cela s’annonce complexe à mettre en place et à financer.
Cet échec révèle la profonde division entre les pays riches et les pays pauvres. Selon Harjeet Singh, haut responsable de l’ONG Climate Action Network, les pays développés doivent rendre des comptes pour leurs tentatives de faire héberger le fonds par la Banque mondiale et pour leur refus de discuter du montant des financements. Ils sont également critiqués pour ne pas respecter leurs responsabilités en vertu des accords climatiques internationaux déjà conclus.
Rachel Cleetus de l’ONG « Union of Concerned Scientists » a ajouté que ce résultat décevant constitue un coup dur pour les populations subissant les conséquences du changement climatique. Elle a accusé les États-Unis et d’autres pays riches de minimiser leurs responsabilités.
Analyse Finale
La réunion infructueuse sur les « pertes et dommages » climatiques avant la COP28 souligne la difficulté de parvenir à un consensus sur des questions cruciales liées au changement climatique. Les désaccords entre les pays riches et les pays en développement persistent, ce qui complique la création d’un fonds destiné à compenser les pertes subies par les nations vulnérables. Cette situation met en lumière l’importance des prochaines négociations à Abou Dhabi et le défi de faire face aux conséquences du changement climatique pour des millions de personnes dans le monde.