La COP26 est une réussite selon Wood Mackenzie, notamment en matière d’élimination progressive du charbon.
La COP26 révélateur des engagements de neutralité carbone
Selon Wood Mackenzie, près de 90% des émissions mondiales seraient couvertes par un objectif net zéro, la plupart visent 2060. En outre, l’UE, le Royaume-Uni, le Japon et la Corée du Sud prévoient de réduire de moitié leurs émissions d’ici à 2030.
Si les objectifs indiens et chinois soient moins ambitieux, Wood Mackenzie se montre compréhensif : « Toutes les nations ne peuvent pas décarboniser au même rythme ». Malgré tout, cet effort reste nécessaire afin de limiter le réchauffement climatique à 2 °C à défaut de ne pouvoir le limiter à 1,5 °C comme prévu initialement.
Financer une transition juste
La COP26 aurait mis fin aux « subventions inefficaces » aux combustibles fossiles. Elle aurait également permis de diminuer la recherche de financements sur les marchés des capitaux pour les combustibles non exploités.
Bien que « réduction » ait remplacé « suppression », 40 pays se sont engagés à progressivement à privilégier l’électricité propre au charbon. Cette transition devrait avoir lieu d’ici à 2030 pour les grandes économies et la décennie 2040 pour le reste du monde.
Le charbon reste rentable
Wood Mackenzie s’attend toutefois à ce que des pays privilégient le charbon aux objectifs environnementaux, car celui-ci est très rentable. Il faudrait alors attendre que les alternatives soient commercialement disponibles à une échelle suffisante pour observer une vraie transition.
De fait, les hydrocarbures représentent 80% du marché de l’énergie actuel. L’analyste estime alors que $70.000 milliards d’investissements sont nécessaires pour parvenir à une décarbonisation mondiale.
Le soutien au développement du marché carbone
L’article 6 de l’accord de la COP26, entérinant les accords de Paris, ouvrirait la voie au développement d’un marché mondial du carbone. Les désaccords sur le double comptage auraient été résolus en exigeant l’application d’ajustements correspondants sur toutes les nouvelles émissions.
Parallèlement, 5% du produit des crédits serait reversé à un fonds spécial finançant l’adaptation des pays en développement. Wood Mackenzie évoque également des règles comptables plus strictes améliorant la transparence, la fiabilité et la liquidité des marchés carbone.
Il cite par exemple les crédits carbone de l’Intercontinental Exchange (ICE) et les projets de cotation publique des fonds carbone. Les pays et les organisations internationales détermineraient alors les compensations de carbone pour répondre aux obligations de conformité.
Enfin, l’analyste rappelle que les prévisions actuelles prévoient un réchauffement de 2,5 à 2,7 °C s’éloignant du scénario à 1,5 °C. Celui-ci appelle alors à s’engager le plus vite possible dans les accords de Glasgow. Ainsi, malgré les avancées de la COP26, les défis restent majeurs.