COP26 approchant, les analystes de Wood Mackenzie dévoilent leur dernière étude « Energy Transition Outlook » (ETO). Les conclusions sont formelles : la transition énergétique est en route, mais elle reste désespérément lente.
La COP26 dernier rempart
À partir des données actuelles, l’ETO offre une estimation de la configuration énergétique et climatique d’ici à 2050. Sans changement lors de la COP26 les hydrocarbures représenteront toujours 70% du mix énergétique mondiale. Si la COP échoue à changer la donne, le réchauffement climatique pourrait atteindre 2,7 °C d’ici à 2050.
Le premier constat de l’ETO est un rendement insuffisant des énergies bas-carbone pour absorber la demande. La reprise économique entraine déjà une hausse net des émissions de gaz à effet de serre (GES). Malgré le boom des énergies renouvelable cette tendance ne devrait pas s’inverser avant 2026. Au total, 25 gigatonnes de GES devraient encore être relâché dans l’atmosphère en 2050. Bien loin des promesses de zéro-émission affiché en amont de la COP26 par de nombreux pays.
À ce rythme, les hydrocarbures resteront majoritaires dans le mix de 2050
Deuxièmement, si les hydrocarbures diminuent dans le mix énergétique mondial, ils resteront majoritaires. Sans changement radical à la COP26, la part des hydrocarbures en 2050 devrait avoisiner les 70%. Le gaz naturel, souvent décrit comme une voie de transition vers la décarbonation totale devrait même augmenter jusqu’en 2040. Une projection qui a de quoi inquiéter au regard des tensions autour des approvisionnements.
Troisièmement, si la part des énergies renouvelables devrait croitre significativement les barrières s’accumulent. Presque 50% de la production d’électricité devrait être d’origine verte en 2050. Les hydrocarbures resteront donc indispensables. La production électrique discontinue et les difficultés de stockage de l’énergie restent problématique.
À 50% de renouvelable, les marchés risquent d’être animés par une volatilité des prix similaire à la crise énergétique actuelle. Sans plus d’incitation à l’innovation pendant la COP26 le charbon et le gaz risquent de rester des palliatifs.
La stratégie de décarbonation actuelle n’est pas optimale
Même si la compétitivité des batteries, des transports électriques et de l’hydrogène devraient s’améliorer ils ne compenseront pas le déficit. Selon l’ETO, il est de plus en plus clair que la stratégie de décarbonation actuelle n’est pas optimale. Cette question doit être abordée lors de la COP26 si le monde veut rester dans les objectifs de Paris.
À l’approche de la COP26, les États multiplient les déclarations pour annoncer leurs objectifs de sobriété énergétique. Mais au regard du rapport de Wood Mackenzie, il s’agit, pour l’heure, plus d’une profession de foi que d’une réelle stratégie consolidée et viable.