La COP26 se termine ce vendredi 12 novembre 2021. Les sorties médiatiques s’accumulent pour dénoncer un échec prévisible. Pour de nombreux observateurs, les négociations ne prennent pas la direction d’un réchauffement limité à 1,5 °C. D’autres parties aux discussions font tout de même état d’avancées significatives.
La COP26 est un « aller simple vers le désastre » selon Guterres
Pour des parties prenantes aux négociations, les chances de parvenir à un accord sont plus fortes que jamais. En revanche, pour d’autres, cette COP n’est qu’une redite des précédents sommets infructueux pour le climat.
Quant à l’ONU, qui organise l’évènement, les bases même des négociations ne sont pas à la hauteur des attentes. Pour le secrétaire général des Nations-Unies Antonio Guterrres, les engagements des États à la COP26 sont « un aller simple vers le désastre ».
Engagements insuffisants en amont
En amont de la COP26, 25 États ont exposé leurs engagements pour la neutralité carbone. Malgré des plans d’actions souvent peu documentés, l’ONU estime que ces promesses cumulées sont insuffisantes. En somme, pour Guterres, les négociations ont échoué sur la ligne de départ.
« Nous sommes en train de creuser notre propre tombe […]Les annonces faites récemment en faveur du climat pourraient laisser croire que nous sommes en passe de renverser la situation. Il n’en est rien. », déclare-t-il.
Les engagements sont très loin du compte en matière de réduction des émissions
D’après l’ONU, les engagements affichés à la COP26 représentent une diminution estimée à 1,5 milliard de mtCO2 annuel d’ici à 2030. Cependant, il serait nécessaire de diminuer de 12,5 milliard de mtCO2 d’ici à 2023 pour limiter le réchauffement à 2 °C en 2100.
Au contraire du secrétaire général de l’ONU, l’optimisme est de mise chez bon nombre de diplomates. D’après le chef de la politique climatique européenne, les chances d’atteindre un engagement clair et sérieux sont significatives.
De même, des représentants du secteur privé ont partagé leurs espoirs d’avoir un compromis avant la fin de la semaine. Les entreprises sont tout particulièrement mobilisées par les États à la COP26 pour décarboner l’économie mondiale.
Comme mentionnées par les représentants d’Accenture, les entreprises attendent des États des engagements forts pour les aider dans leur transition. La création de normes et d’aide financière internationales pour limiter les risques sont notamment sur la table des négociations. Selon Peter Lacy, représentant d’Accenture, une révolution est même sur le point d’aboutir.
Les observateurs sont pessimistes
Cet optimisme diplomatique n’est cependant pas partagé par tous les acteurs de la COP26. Au sujet de l’engagement des entreprises, la présidente du Green Century Capital Management, Leslie Samuelrich est très sceptique. Selon elle, la COP26 risque d’aboutir à des engagements vagues et sans contrainte appelant au volontarisme des signataires.
C’est notamment le cas sur le sujet épineux des crédits carbone. Ce mécanisme qui prévoit de financer des initiatives écologiques sur le principe du pollueur-payeur peine à être réformé. D’une part, ce système est accusé de participer à des pratiques spéculatives sur le marché de l’énergie. De l’autre, il est jugé indispensable pour financer les projets durables.
Au final les précédents sommets pour le climat avaient abouti à des compromis sans ampleur. Ces sujets critiques pour la COP26 restes incertains, mais nombreux sont ceux qui tablent sur une redite des sommets précédents.
« Il y a plus de chances d’obtenir un accord cette fois-ci, mais il pourrait être très faible ». Gilles Dufrasne, responsable politique du Carbon Market Watch.
Un résultat qui restera incertain jusqu’à la fin
Finalement, s’il est vrai que la pression populaire empresse la COP26 à plus d’engagement, les doutes subsistent. Comme en témoigne certains analystes, les oppositions de principes et la quête de marge de manœuvre restent légion à Glasgow. Par rapport à des sujets de fond comme la taxe carbone, les débats demeurent totalement bloqué par l’opposition de certain pays.
Le risque est de voir la COP26 devenirs, à défaut d’engagement collectif concret, une démonstration de green washing. S’il est trop tôt pour se prononcer, un échec serait désastreux pour la transition énergétique tant le temps manque.