L’Iran et le Venezuela, deux pays pétroliers soumis à des sanctions américaines, ont signé samedi un accord de coopération sur 20 ans pour renforcer leur alliance face aux Etats-Unis, leur adversaire commun.
“La signature d’un accord de coopération stratégique de 20 ans (…) montre la détermination des hauts responsables des deux pays à développer les relations bilatérales dans différents domaines”, a affirmé le président Ebrahim Raïssi lors d’une déclaration à la presse avec son homologue vénézuélien Nicolas Maduro, en visite dans le pays.
Ce document stratégique a été signé par les ministres des Affaires étrangères puis les ministres concernés ont signé des accords de coopération dans les domaines politique, économique, du tourisme, du pétrole et de la pétrochimie, a détaillé l’agence officielle iranienne Irna.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a reçu président vénézuélien dans sa résidence à Téhéran a souligné que “l’expérience réussie des deux pays a montré que la résistance est la seule façon de faire face aux pressions américaines”.
“Votre résistance et celle du peuple vénézuélien sont très précieuses car elles renforcent la dignité du pays. Aujourd’hui la vision américaine du Venezuela est fondamentalement différente de celle du passé”, a-t-il déclaré selon un communiqué diffusé par son bureau.
“Amitié indéfectible”
Ali Khamenei a par ailleurs salué les “relations étroites” avec le Venezuela, affirmant que son pays est prêt “à prendre des risques pour aider ses amis quand ils sont en danger”.
M. Maduro, arrivé vendredi en Iran, s’est félicité dans sa déclaration à la presse de “l’amitié indéfectible entre les deux pays”.
“Nous avons d’importants projets de coopération dans les domaines de la défense, de l’énergie, du pétrole, du gaz, des raffineries et du secteur pétrochimique”, a-t-il déclaré, mentionnant aussi “la coopération financière avec la Banque nationale de développement irano-vénézuélienne”.
Le président Maduro a également fait état “des projets communs pour produire de la nourriture au Venezuela et l’exporter en Iran et dans la région”.
Par ailleurs, M. Maduro a annoncé l’inauguration le 18 juillet du vol Téhéran-Caracas afin de promouvoir le tourisme entre les deux pays. “Le Venezuela est prêt a recevoir des touristes d’Iran qui pourront jouir de la beauté des Caraïbes, des Andes et de l’Amazonie”, a-t-il dit.
Les deux chefs d’Etat ont assisté au palais présidentiel en vidéoconférence à une cérémonie de remise “dans le Golfe” au Venezuela d’un tanker fabriqué en Iran, a annoncé Irna.
Il s’agit du deuxième bâtiment sur les quatre commandés par Caracas, a précisé l’agence.
“Résister aux sanctions”
M. Raïssi a lui aussi rendu hommage à la “résistance” du Venezuela face aux États-Unis.
“Le Venezuela a traversé des années difficiles mais la détermination du peuple, des responsables et du président du pays a permis de résister aux sanctions”, a souligné le président iranien.
“Aujourd’hui, ce pays a surmonté l’hyper-inflation et la croissance économique a repris. C’est un bon signe qui prouve à tous que la résistance fonctionnera et obligera l’ennemi à battre en retraite”, a-t-il ajouté.
En mai, le ministre iranien du Pétrole Javad Owji avait effectué une visite officielle au Venezuela, pays qui possède les plus grandes réserves prouvées de brut au monde, et avait rencontré le président Maduro.
Au cours de son voyage, M. Owji s’était également entretenu avec son homologue vénézuélien Tareck El Aissami pour trouver des moyens de faire face aux sanctions paralysantes imposées par les Etats-Unis aux deux pays.
Les relations entre les deux producteurs de pétrole étaient fortes du temps du leader socialiste Hugo Chavez (1999-2013) et se sont encore renforcées sous son successeur.
Avant l’Iran, M. Maduro s’est rendu ces derniers jours en Turquie puis en Algérie.
En 2020, le Venezuela a reçu deux cargaisons de carburant et de dérivés de l’Iran pour aider à faire face à des pénuries nationales.