La centrale thermique Émile Huchet, située à Saint-Avold dans le département de la Moselle, fera l’objet d’une reconversion au gaz et biogaz, en application d’un texte adopté à l’Assemblée nationale la semaine dernière. Cette initiative a été saluée sur place le 14 avril par le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, soulignant l’importance du projet pour la sauvegarde de 500 emplois directs et indirects. L’opérateur GazelEnergie, qui gère le site, a confirmé que cette transformation nécessitera un investissement d’environ 100 mn EUR, entièrement financé par ses propres moyens.
Un projet industriel encadré par la loi
La reconversion de la centrale évite ainsi sa fermeture prévue en 2027, conséquence initiale du plan de sortie du charbon en France. Alors que l’option biomasse, un temps envisagée, a été écartée, le recours au gaz naturel, complété d’une part de biogaz, a finalement été retenu. Le texte législatif donne un cadre juridique clair à ce projet, dans un contexte de sécurité énergétique accrue. L’autre site concerné par la politique de conversion, la centrale de Cordemais, gérée par Électricité de France (EDF), pourrait également bénéficier d’un plan similaire.
Cadre réglementaire et rôle dans la flexibilité du réseau
Selon Frédéric Faroche, président de GazelEnergie, la centrale jouera un rôle essentiel dans la flexibilité du système électrique français et européen au cours des prochaines années. Le projet nécessite toutefois plusieurs validations administratives, dont un décret d’application de la loi ainsi que l’accord de la Commission européenne pour intégrer le site au mécanisme de capacité, dispositif visant à garantir l’approvisionnement électrique pendant les périodes de forte consommation.
Consensus politique et implication territoriale
L’initiative a reçu un large soutien politique, local et national. Le député du Rassemblement National de Moselle, Alexandre Loubet, a qualifié la décision de « bonne nouvelle pour l’emploi local » sur le réseau X, évoquant une « mobilisation acharnée » de trois ans. L’ex-députée Charlotte Leduc a également salué la loi comme une « victoire importante ». La prolongation des contrats de travail, initialement limitée au 31 août, pourra désormais être maintenue au-delà de cette date.
Perspectives industrielles et incertitudes réglementaires
Pour les représentants syndicaux, des étapes restent encore à franchir avant la concrétisation du projet. Sylvain Krebs, représentant CFE-CGC sur le site, a rappelé l’importance des prochaines validations européennes et nationales. Le ministre Marc Ferracci a reconnu que le projet ne permettait pas une sortie totale des énergies fossiles, tout en le présentant comme un progrès en matière de réduction des émissions de dioxyde de carbone, en comparaison avec le charbon.