Constitution d’un hub gazier : jusqu’où va aller la Turquie ?

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La constitution d’un hub gazier fait figure depuis plusieurs années de principale ligne directrice de la politique étrangère turque. Ankara compte en effet s’appuyer sur cette stratégie afin de réduire sa dépendance extérieure et accroître son influence géopolitique. Le pays dépend effectivement à 99 % des importations étrangères pour son approvisionnement en gaz. Bien qu’en baisse, la facture énergétique a ainsi coûté plus de 40 milliards de dollars à Ankara en 2019.

En outre, cette dépendance aux importations affaiblit la position de la Turquie vis-à-vis de ses fournisseurs. Ce dernier point est fondamental car la politique gazière turque pèse fortement sur sa relation avec son environnement régional. De la guerre au Caucase aux tensions en Méditerranée, la question gazière conditionne ainsi largement l’attitude de la Turquie. Dans ces conditions, jusqu’où la Turquie peut-elle aller pour devenir un hub gazier ?

 

L’importance de la renégociation des contrats pour la constitution d’un hub gazier

Afin de devenir un hub gazier, la Turquie devra lever un certain nombre d’obstacles entravant les échanges de gaz. Le premier d’entre eux concerne la part importante des contrats rigides de long-terme indexés sur les prix du pétrole. Ces contrats sont problématiques pour Ankara, car ils ne s’appuient pas sur le marché du gaz mais celui du pétrole. En conséquence, ils empêchent la formation d’un véritable marché spot, condition pourtant essentielle à l’avènement d’un hub gazier.

En outre, ces contrats sont souvent assortis d’une clause de destination interdisant les opérateurs turcs à revendre leur gaz. Dans ces conditions, la Turquie compte énormément sur les prochaines renégociations des contrats gaziers en 2021. Ce sont ainsi plus de 16 mmc de contrats gaziers qui vont être remis en jeu l’an prochain. Parmi eux, on trouve deux contrats réalisés avec Gazprom et le contrat gazier liant la Turquie à l’Azerbaïdjan.

À l’heure actuelle, Ankara se retrouve en position de force dans les négociations. Pour l’Azerbaïdjan, on voit mal le pays s’opposer à la Turquie après son appui décisif dans la guerre au Haut-Karabakh. Pour Gazprom, Ankara a fortement réduit sa dépendance, la Russie n’étant plus le premier fournisseur de gaz à la Turquie. Cette évolution s’explique par l’augmentation des importations venant d’Azerbaïdjan après la mise en service du gazoduc TANAP en 2019.

De même, les Turcs ont massivement investi dans leurs capacités de regazéification stimulant ainsi les importations de GNL.  Enfin, la Turquie peut s’appuyer sur ses découvertes en mer Noire afin de peser davantage dans les négociations. Avec des réserves estimées à 405 mmc, le champ de Sakarya pourrait même équilibrer la balance énergétique du pays. Dans ce contexte, Ankara possède des atouts considérables lui permettant de négocier favorablement des contrats plus attractifs envers ses fournisseurs.

 

L’impact de la constitution d’un hub gazier turc sur le conflit au Haut-Karabakh

L’année 2021 sera donc décisive pour la Turquie et son ambition de devenir un hub gazier régional. L’attitude agressive du pays dans son environnement doit être d’ailleurs vue à l’aune de cette ambition. En effet, Ankara a soutenu Bakou contre Erevan en grande partie en raison des enjeux gaziers. Ainsi, l’Azerbaïdjan joue un rôle primordial dans la politique de diversification des fournisseurs pour la Turquie.

 

Turquie Hub Gazier Gazoduc-projet-existant
© https://cfdt-energie-aquitaine.org/

 

En plus de réduire la dépendance au gaz russe, Bakou renforce également Ankara comme territoire de transit vers l’Europe. Accueillant déjà le Turkstream, la Turquie se retrouve aussi au cœur du projet South Gas Corridor (SGC). Le SGC est une route d’approvisionnement en gaz reliant l’Azerbaïdjan à l’Italie via les gazoducs transanatolien (TANAP) et trans-adriatique (TAP). Protéger cette route est considéré comme un impératif stratégique en Turquie d’où le soutien militaire conséquent apporté à Bakou.

Dans ces conditions, la signature du cessez-le-feu au Haut-Karabakh représente une victoire majeure pour Ankara. Dorénavant, c’est elle qui co-dirige sur le terrain, avec Moscou, l’application  de l’accord du 10 novembre. La capitulation arménienne renforce également la sécurisation des gazoducs ciblés lors du conflit. Ankara a pu dès lors démontrer qu’elle est un acteur incontournable du transit du gaz dans la région.

La constitution d’un hub gazier turc en Méditerranée ?

Comme le Caucase, la Méditerranée représente un espace clé dans la stratégie turque de constitution d’un hub gazier. Depuis la découverte d’immenses réserves de gaz en Méditerranée orientale, Ankara poursuit en réalité un double objectif. D’une part, elle tente de mettre la main sur des réserves situées dans les eaux territoriales grecques et chypriotes. D’autre part, elle s’efforce d’empêcher l’avènement d’une route d’approvisionnement vers l’Europe pouvant contester son rôle régional de hub gazier.

Ces deux objectifs expliquent l’intervention militaire turque en Libye en faveur du gouvernement de Tripoli, le GNA. En effet, en contrepartie de l’aide militaire, Tripoli a reconnu un tracé des frontières maritimes extrêmement favorable à Ankara. Cela lui permet notamment de justifier une présence militaire importante dans les eaux méditerranéennes disputées. Ankara espère également utiliser son rôle en Libye comme d’un levier pour des prochaines négociations sur le partage des ressources.

Cependant, cette stratégie a eu pour effet de coaliser un grand nombre de pays contre les agissements turcs. L’Égypte, Israël ou les Émirats arabes unis s’opposent ainsi à la Turquie sur le tracé des frontières maritimes. En Libye, ils soutiennent les troupes du maréchal Haftar contre le GNA. Au niveau du gaz, ces pays, plus la Grèce et Chypre, ont également formé le East Mediterranean Gas Forum (EMGF).

Ce groupe de pays vise à contourner la Turquie comme voie de transit en reliant directement leur gaz à l’Europe. Pour Ankara, il s’agit d’un risque majeur pour son ambition de devenir un hub gazier. Déjà, l’avancement du projet de gazoduc EastMed censé relier Israël à la Grèce fragilise la position turque. De même, la Turquie s’inquiète du rapprochement israélo-émirati qui pourrait la marginaliser en cas d’échanges gaziers du Moyen-Orient vers l’Europe.

Par conséquent, comme au Haut-Karabakh, Ankara est prête à s’engager militairement en Méditerranée orientale pour défendre ses ambitions gazières. Cependant, la stratégie turque conduit à une montée périlleuse des tensions  dans la région. En cela, la constitution d’un hub gazier turc ne sera sûrement pas un long fleuve tranquille.

JERA signe un contrat de sept ans pour la livraison de GNL à Hokkaido Gas

Le producteur d’électricité japonais JERA livrera jusqu’à 200 000 tonnes de gaz naturel liquéfié par an à Hokkaido Gas à partir de 2027 dans le cadre d’un accord de vente à long terme signé ce mois-ci.

Israël scelle un contrat gazier de 30 milliards d’euros avec l’Égypte

Un accord annoncé le 17 décembre 2025 prévoit vingt ans de livraisons jusqu’en 2040. L’enveloppe atteint 112 milliards de new Israeli shekels (shekels israéliens) (NIS), avec des flux destinés à soutenir l’offre gazière égyptienne et les recettes publiques israéliennes.

ADNOC lève jusqu’à $11bn pour financer le projet gazier offshore Hail et Ghasha

La société pétrolière nationale d’Abou Dhabi a obtenu un financement structuré inédit pour accélérer le développement du projet gazier Hail et Ghasha, tout en conservant le contrôle stratégique de ses infrastructures.
en_114018181248540

Sawgrass LNG célèbre huit ans de livraisons de gaz naturel liquéfié aux Bahamas

Le fournisseur américain Sawgrass LNG & Power marque huit années d’exportation continue de gaz naturel liquéfié vers les Bahamas, consolidant sa position dans les échanges énergétiques régionaux.

Kinder Morgan restaure plus tôt que prévu la capacité EPNG à Lordsburg

Kinder Morgan a rétabli la capacité du gazoduc EPNG à Lordsburg dès le 13 décembre, mettant fin à une contrainte qui avait provoqué des prix négatifs à Waha. Cette reprise renforce la pression sur l’infrastructure du Permien, toujours à la limite de ses capacités.

ENGIE met en service 875 MW de capacités flexibles pour soutenir le réseau belge

ENGIE active plusieurs projets clés en Belgique, incluant une centrale à gaz de 875 MW à Flémalle et un système de stockage par batteries à Vilvorde, afin de renforcer la sécurité d’approvisionnement et la flexibilité du réseau électrique.
en_114016171228540

La Hongrie conclut avec Chevron un accord gazier de cinq ans malgré Moscou

La Hongrie a signé un contrat avec l’américain Chevron pour importer 400 millions de m³ de GNL par an, tout en maintenant une dépendance structurelle au gaz russe via un accord de long terme avec Gazprom.

Subsea7 obtient un contrat de 300 M$ pour le projet Gorgon Stage 3 en Australie

Chevron Australia confie à Subsea7 un contrat majeur pour l’installation sous-marine du projet Gorgon Stage 3, avec des opérations prévues en 2028 à 1 350 mètres de profondeur.

Ovintiv signe un contrat de 12 ans pour accéder à la capacité de liquéfaction de Cedar LNG

Ovintiv a conclu un accord avec Pembina Pipeline Corporation pour sécuriser 0,5 million de tonnes par an de capacité de liquéfaction de GNL sur 12 ans, renforçant ainsi ses perspectives d’exportation vers les marchés asiatiques.
en_114016171237540

TotalEnergies cède 9,998 % du bloc SK408 en Malaisie à PTTEP

TotalEnergies a finalisé la vente d'une participation minoritaire dans un bloc gazier offshore malaisien à PTTEP, tout en conservant son rôle d'opérateur et une part majoritaire.

Bruxelles assouplit sa ligne sur le méthane pour garantir ses importations de gaz

L’Union européenne va appliquer de manière plus flexible ses règles sur les émissions de méthane afin de sécuriser ses approvisionnements en gaz naturel liquéfié à partir de 2027.

Caracas rompt ses échanges gaziers avec Trinité-et-Tobago après la saisie d’un pétrolier

Le Venezuela a mis fin à toute coopération énergétique avec Trinité-et-Tobago après la saisie d’un pétrolier transportant du brut par les États-Unis, accusant l’archipel d’avoir participé à l’opération militaire survenue dans les Caraïbes.
en_114016161238540

National Fuel lève $350mn via un placement privé pour financer une acquisition stratégique

National Fuel a conclu un placement privé d'actions ordinaires de $350mn auprès d'investisseurs accrédités, afin de soutenir l’acquisition de l’activité de distribution de gaz de CenterPoint en Ohio.

Washington exige une exemption méthane jusqu’en 2035 pour protéger ses exportations de LNG

Les États-Unis demandent à l’Union européenne une dérogation aux règles méthane, invoquant la sécurité énergétique de l’UE et les limites techniques de leur modèle d’exportation de gaz naturel liquéfié.

Falcon finalise le programme de stimulation du puits SS2-1H dans le Beetaloo

Falcon Oil & Gas et son partenaire Tamboran ont achevé la stimulation du puits horizontal SS2-1H dans le sous-bassin de Beetaloo, une étape clé avant les premiers tests de production attendus début 2026.
en_114015151227540

La Chine transfère ses capitaux miniers vers la Russie pour contourner les blocages occidentaux

La Chine réduit ses positions minières au Canada et au Groenland, freinée par des cadres réglementaires hostiles, et consolide ses investissements publics en Russie arctique pour sécuriser ses approvisionnements stratégiques.

Gasunie attribue €2.5bn de contrats pour de nouveaux gazoducs en Europe

Gasunie Netherlands et Gasunie Germany ont sélectionné six industriels dans le cadre d’un appel d’offres européen visant la fourniture de pipelines pour les futurs réseaux de gaz naturel, d’hydrogène et de CO₂.

Sanctions et tarifs sur le gaz russe reconfigurent les contrats LNG et déclenchent des litiges

L’interdiction du gaz naturel liquéfié russe impose une relecture juridique des contrats LNG, où la force majeure, le changement de loi et les restrictions logistiques deviennent des sources majeures de litige et de revalorisation contractuelle.
en_114014141226540

Les États-Unis réduisent le pouvoir des États sur les gazoducs inter-États

La Chambre américaine adopte une réforme qui affaiblit le droit de veto des États sur les projets de gazoducs, en renforçant le rôle fédéral de la FERC et en accélérant les autorisations environnementales.

Erdogan propose un cessez-le-feu ciblé sur les ports et infrastructures énergétiques ukrainiens

Le président turc a suggéré à Vladimir Poutine un cessez-le-feu limité visant les sites portuaires et énergétiques en Ukraine, afin de réduire les risques pour les installations stratégiques et d’ouvrir la voie à des négociations.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.