Le gouvernement espagnol s’est dit opposé mercredi à la réduction de la consommation de gaz d’au moins 15% souhaitée par Bruxelles pour l’ensemble des États membres de l’Union européenne, en jugeant cette mesure n’était pas forcément “juste” ni “efficace”.
“L’Espagne n’appuie pas cette proposition”, a déclaré lors d’une conférence de presse la ministre de la transition écologique Teresa Ribera, en regrettant que cette mesure n’ait pas fait l’objet d’un débat préalable. “Nous allons nous opposer à l’imposition d’obligations qui sont au-dessus, en termes d’efforts, à ce qui nous correspond”, a-t-elle assuré.
La Commission européenne a demandé mercredi aux Vingt-Sept de réduire volontairement leur demande de gaz au cours des huit prochains mois, en dévoilant un arsenal de mesures censé permettre à l’UE d’affronter une éventuelle interruption des approvisionnements russes.
Ce plan, qui doit être discuté le 26 juillet lors d’un Conseil européen, prévoit concrètement que chaque pays fasse “tout son possible” pour réduire d’au moins 15% entre août 2022 et mars 2023 sa consommation de gaz par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
En cas de “risque substantiel de grave pénurie ou de demande exceptionnellement élevée”, et si les efforts volontaires ne suffisaient pas, un mécanisme d’alerte pourrait par ailleurs être activé, après consultation des États, afin de fixer des “objectifs contraignants”, ce qui permettrait de rendre “contraignant” cet objectif de 15%.
Pour Teresa Ribera, cette mesure n’est pas nécessairement la plus efficace, la plus efficiente ou la plus juste”. “Les familles espagnoles ne subiront pas de coupures de gaz ou d’électricité dans leur logement” et “l’Espagne défendra la position de l’industrie espagnole”, a-t-elle promis.
Pour autant, la ministre espagnole dit vouloir faire preuve de solidarité vis-à-vis des autres membres de l’UE. “Nous savons que de nombreux partenaires européens traversent une période difficile et voient l’automne et l’hiver avec une grande inquiétude. Nous voulons aider, en mettant toutes nos infrastructures” au service de l’UE, a-t-elle conclu.