Le Qatar a annoncé lundi avoir choisi l’américain ConocoPhillips comme troisième partenaire étranger, après le français TotalEnergies et l’italien Eni, pour l’expansion de l’exploitation du
plus grand champ de gaz naturel au monde.
ConocoPhillips, troisième partenaire
Dans le cadre d’une co-entreprise (ou joint-venture) avec Qatar Energy (QE), ConocoPhillips prend une part de 3,125% dans le projet North Field East (NFE), a annoncé le ministre qatari de l’Energie et PDG de QE, Saad Sherida Al-Kaabi, lors d’une conférence de presse à Doha.
“Le gaz naturel liquéfié (GNL) ici au Qatar est nécessaire pour soutenir la prospérité économique mondiale et pour lutter contre le changement climatique”, a déclaré le PDG de ConocoPhillips, Ryan Lance, en qualifiant le NFE de “meilleur projet de notre industrie dans le monde”.
Un projet aux multiples participation des sociétés étrangères
Il n’a pas dévoilé le montant de l’accord mais TotalEnergies, dont la part dans le projet est la plus importante à 6,25%, a annoncé avoir investi deux milliards de dollars.
La part d’Eni est identique à celle de ConocoPhillips. Ces accords ont une durée de 27 ans mais selon M. Al-Kaabi, le champ offshore North Field, que le Qatar partage avec l’Iran et qui représente environ 10% des réserves de gaz naturel connues dans le monde selon QE, sera exploitable pendant plus de 50 ans.
Une quatrième signature sera annoncée lors d’une conférence de presse mardi et devrait être suivie d’autres. L’américain ExxonMobil et le britannique Shell ont été évoqués, ainsi que
la Chine.
La participation des sociétés étrangères dans le projet devrait atteindre environ 25%.
M. Al-Kaabi a assuré qu’il n’y avait “aucun élément diplomatique” dans le choix des partenaires, en évoquant le montant de l’investissement, la compétence et la capacité à donner accès à de nouveaux marchés comme les facteurs clés.
North Field East (NFE), dont la production devrait débuter en 2026, est un projet de plus de 28 milliards de dollars visant à augmenter de 60% la production de GNL du pays du Golfe d’ici 2027. Alors que les négociations ont débuté en 2019, il a pris une importance croissante pour les Européens cherchant une alternative au gaz russe après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le Qatar est l’un des principaux producteurs de GNL au monde, avec les Etats-Unis et l’Australie, et “la source d’approvisionnement la moins chère à l’heure actuelle, ce qui le rend attractif”, précise Daniel Toleman, analyste pour le cabinet Wood Mackenzie.