Une conférence des donateurs virtuelle aura lieu le 4 mai pour tenter de lever les 29 millions de dollars manquants pour l’opération cruciale de sauvetage d’un pétrolier abandonné au large du Yémen en guerre, a indiqué jeudi l’ONU.
En mars, pour éviter une marée noire en mer Rouge, l’ONU avait annoncé avoir acheté un immense navire-citerne pour pouvoir transvaser l’équivalent d’un peu plus d’un million de barils du pétrolier FSO Safer ancré au large du port stratégique de Hodeida (ouest du Yémen), qui risque à tout moment de se briser, d’exploser ou de prendre feu, selon des experts.
Le supertanker Nautica est actuellement en route et devrait atteindre d’abord Djibouti début mai. Mais cette opération inédite pour l’ONU, chiffrée au total à 148 millions de dollars (129 pour le sauvetage et 19 pour la deuxième phase) n’est pas entièrement financée. « Nous avons urgemment besoin de combler les 29 millions de dollars manquants pour l’opération d’urgence et lever des fonds additionnels pour assurer le stockage à long terme du pétrole », a souligné dans un communiqué David Gressly, coordinateur de l’ONU pour le Yémen.
Dans ce contexte, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, en partenariat avec l’ONU, organiseront une conférence des donateurs virtuelle le 4 mai. « Une immense catastrophe se profile à l’horizon, qui aurait des conséquences humanitaires, environnementales et économiques importantes. Mais nous avons une chance d’empêcher ce désastre », a commenté la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et du Développement Liesje Schreinemacher.
Le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), à la manoeuvre dans ce dossier, a également annoncé jeudi la finalisation du contrat avec SMIT Salvage, filiale du néerlandais Boskalis, pour réaliser le transfert du pétrole du Safer vers le Nautica et préparer le remorquage du pétrolier une fois vidé.
Cet accord « est une nouvelle étape critique de l’opération +Stop Red Sea Spill+ (empêcher la marée noire en mer Rouge », a commenté le patron du PNUD Achim Steiner. Un navire de SMIT devait partir jeudi pour la mer Rouge chargé « de générateurs, de pompes hydrauliques et d’autres équipements spécialisés pour mener les opérations sur le Safer dont les systèmes ne sont plus opérationnel », a précisé le PNUD.
Le début des opérations est attendu courant mai. Vieux d’environ 45 ans, le FSO Safer, qui sert de terminal flottant de stockage et de déchargement, n’a pas été entretenu depuis 2015 alors que le Yémen est plongé dans l’une des pires crises humanitaires au monde en raison de la guerre qui oppose le pouvoir aux rebelles Houthis. Selon l’ONU, le Safer contient quatre fois la quantité de pétrole de l’Exxon Valdez, le pétrolier qui a provoqué en 1989 l’une des plus grandes catastrophes environnementales de l’histoire des Etats-Unis.