Comment fonctionne RESourceEU, le plan européen de sécurisation des matières critiques

RESourceEU organise une intervention directe de l’Union européenne sur les matières critiques via stockpiling, achats groupés et restrictions d’export, afin de réduire la dépendance extérieure et de sécuriser les chaînes industrielles stratégiques.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

RESourceEU formalise un changement profond de la politique européenne en matière de matières premières critiques. Le plan ne vise pas prioritairement à soutenir des projets par subventions, mais à reconfigurer les flux physiques et contractuels à l’échelle du marché intérieur. Il s’inscrit dans la continuité du Critical Raw Materials Act (CRMA), tout en ajoutant des instruments opérationnels permettant une intervention directe de l’Union européenne sur l’offre, la demande et la destination finale des matériaux.

Une réponse aux restrictions chinoises et au risque de coercition

Le déclencheur de RESourceEU réside dans les restrictions imposées par la Chine sur certaines terres rares et technologies associées, qui ont affecté l’industrie automobile et les fabricants d’équipements utilisant des aimants permanents. Ces mesures ont mis en évidence la concentration extrême de l’amont, la Chine contrôlant une part majoritaire du raffinage mondial des terres rares et des capacités de séparation. Le plan européen reconnaît explicitement le risque de coercition économique par les matériaux, désormais intégré à la doctrine de sécurité économique de l’Union.

Du cadre réglementaire à une capacité étatique de marché

RESourceEU transforme l’objectif de résilience du CRMA en capacité d’action de marché. Le plan introduit des achats groupés à l’échelle européenne, des options de prix planchers et des mécanismes de stockage stratégique. Ces outils permettent à l’Union d’agir comme acheteur structurant, en créant une demande publique non commerciale capable d’influencer les volumes et la formation des prix. Cette approche rapproche l’Union de modèles déjà utilisés par d’autres puissances industrielles.

Stockpiling dès 2026 et opacité partielle des volumes

La constitution de stocks stratégiques est prévue à partir de 2026 pour plusieurs matières critiques, y compris celles liées à des usages industriels sensibles et à la défense. Le plan prévoit que ces stocks puissent être gérés de manière différenciée selon leur destination finale, ce qui implique un niveau de transparence variable. L’entrée d’un acheteur-stockeur public est susceptible d’ajouter un facteur de volatilité, en particulier si les volumes exacts et les calendriers d’achat ne sont pas rendus publics.

Le European Critical Raw Materials Centre comme pivot opérationnel

Le European Critical Raw Materials Centre constitue l’architecture centrale de RESourceEU. Il a vocation à coordonner les investissements, à organiser les achats groupés et à gérer les stocks stratégiques. Ce centre permet également de décider de l’allocation des ressources vers des projets ou des secteurs jugés prioritaires. Il matérialise le passage d’une politique-cadre à une politique d’allocation industrielle, avec des arbitrages explicites entre usages civils, industriels et liés à la défense.

Restrictions d’export sur les matières secondaires

Un des leviers à effet rapide du plan concerne les matières issues du recyclage. RESourceEU prévoit de restreindre l’exportation de flux stratégiques tels que la black mass des batteries et les déchets d’aimants vers les pays non membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Cette mesure vise à retenir le feedstock en Europe, dans un contexte où ces flux sont devenus critiques pour la production de cathodes, d’aimants et d’alliages. Elle modifie directement les arbitrages économiques des recycleurs et des traders.

Amont minier, permis et limites structurelles

Sur l’extraction et le raffinage, RESourceEU renforce les objectifs contraignants du CRMA, notamment le plafonnement à 65% de la dépendance à un pays unique d’ici 2030. Le plan prévoit une accélération des délais de permis, fixés à 12 mois pour l’exploration et à 36 mois pour la mise en production des projets stratégiques. Toutefois, l’exécution reste soumise aux procédures nationales et à l’acceptabilité sociale, facteur identifié comme principal goulot d’étranglement du pipeline européen.

Recyclage prioritaire face au décalage minier

Le plan reconnaît que les effets significatifs sur l’offre minière ne se matérialiseront qu’à moyen ou long terme. En conséquence, RESourceEU donne une priorité opérationnelle au recyclage, considéré comme la source la plus rapide de volumes supplémentaires. Cette orientation accroît la tension sur les matières recyclées et redéfinit la hiérarchie des investissements à court terme dans la chaîne de valeur européenne.

Dépendance aval et contradiction industrielle

RESourceEU identifie un risque de dépendance aval si les principaux acheteurs européens restent des gigafactories contrôlées par des capitaux chinois implantées dans l’Union. Dans ce scénario, des projets amont européens pourraient devenir économiquement dépendants d’acteurs associés au risque géopolitique que le plan cherche à réduire. Cette contradiction structurelle n’est pas résolue dans le dispositif actuel et renvoie à des arbitrages futurs sur l’accès aux volumes stockés ou achetés en commun.

Effets sur contrats, prix et gouvernance

L’intervention directe de l’Union modifie la nature des contrats d’enlèvement. Les offtakes prennent une dimension politique accrue, intégrant des exigences de destination géographique et de conformité aux priorités européennes. La valeur des projets se déplace vers la capacité à sécuriser des permis, à accéder au feedstock et à s’inscrire dans les mécanismes d’achats groupés et de stockpiling.

Un contrôle stratégique sans régime de sanctions

RESourceEU ne constitue pas un régime de sanctions au sens de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), mais s’apparente à une politique de contrôle stratégique des flux. Par les restrictions d’export, le stockage et l’allocation, l’Union met en place un cadre intermédiaire entre politique industrielle et contrôle économique. Cette approche accroît les frictions géopolitiques, notamment avec la Chine, sur les prix, les technologies de traitement et la mobilité des experts.

Berlin relève les revenus autorisés des réseaux électriques à partir de 2029

L’Allemagne autorisera une hausse d’au moins 1,4 % des revenus de ses opérateurs de réseaux à partir de 2029, tout en renforçant les exigences d’efficacité dans un compromis destiné à débloquer les investissements sans alourdir excessivement les tarifs.

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.
en_114099991236540

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.

Le Brésil lance une feuille de route pour réduire sa dépendance au pétrole

Le gouvernement brésilien a reçu l'ordre de définir sous deux mois un plan de réduction progressive des combustibles fossiles, appuyé par un fonds national de transition énergétique alimenté par les recettes pétrolières.
en_114088881233540-2

L’Allemagne en retard sur la directive RED III, une application rétroactive probable

Le gouvernement allemand pourrait manquer l’échéance de janvier 2026 pour transposer la directive RED III, provoquant des incertitudes sur les obligations de biocarburants et perturbant les marchés.

L’Italie attribue 8,6GW de capacités renouvelables lors de son appel d’offres Fer-X

L’Italie a alloué 82 % des capacités solaires et éoliennes proposées dans le cadre de son appel d’offres Fer-X, totalisant 8,6GW, avec des prix de rachat compétitifs et une forte concentration des projets dans le sud du pays.

Paris missionne Jean-Bernard Lévy pour revoir les subventions aux renouvelables

Face à l’alourdissement des dépenses publiques, le gouvernement français mandate deux experts pour réévaluer le dispositif de soutien aux énergies renouvelables électriques et au stockage, avec des propositions attendues sous trois mois.
en_11404441234540

L’armée polonaise s’engage à sécuriser le réseau électrique face à la menace des drones

L'opérateur national PSE s'associe aux forces armées pour protéger les postes de transformation, alors que les infrastructures critiques sont ciblées par des actes de sabotage attribués à des ingérences extérieures.

La Norvège lance une commission pour planifier l’après-pétrole

Le gouvernement norvégien met en place une commission chargée d’anticiper le déclin des hydrocarbures et d’évaluer les options économiques pour le pays dans les prochaines décennies.

Le Kazakhstan lance des appels d’offres pour 3 GW de capacités renouvelables d’ici 2026

Le Kazakhstan prévoit d’allouer 3 GW de projets éoliens et solaires d’ici fin 2026 par appels d’offres, avec un premier lot d’1 GW en 2025, dans un contexte de modernisation de son système électrique.
en_114022221229540

Les pannes électriques aux États-Unis atteignent un record de 11 heures par client en 2024

Les ouragans Beryl, Helene et Milton ont représenté 80 % des coupures d’électricité enregistrées en 2024, un pic inédit en dix ans selon les données fédérales.

France : la CRE lance un dispositif transitoire pour encadrer les fournisseurs

La Commission de régulation de l’énergie introduit un contrôle prudentiel temporaire sur les fournisseurs de gaz et d’électricité, via un « guichet à blanc » ouvert dès décembre, en attendant la transposition des règles européennes.

Carney et Smith débloquent un pipeline vers l’Asie et modifient la loi sur les tankers

L’accord Carney–Smith lance un nouvel oléoduc vers l’Asie, supprime les plafonds d’émissions pétrogazières et amorce une réforme de la loi interdisant les tankers sur la côte nord du Pacifique.
en_114028281130540

Les actifs renouvelables post-CfD exposent les investisseurs à un risque de marché accru

La sortie progressive des contrats CfD transforme des actifs stables en infrastructures exposées à une volatilité accrue, remettant en cause les rendements attendus et les modèles de financement traditionnels du secteur renouvelable.

Le Canada réforme sa loi sur l’efficacité énergétique pour adapter sa politique aux marchés numériques

Le gouvernement canadien introduit une révision législative majeure de la Loi sur l’efficacité énergétique afin de soutenir sa stratégie nationale et s’aligner sur les réalités du commerce numérique.

Québec maintient seul un prix carbone à la pompe malgré la fin de la taxe fédérale

Québec devient l’unique province canadienne où le prix du carbone continue de s’appliquer directement aux carburants, dans un contexte où Ottawa a supprimé la taxe carbone grand public depuis avril 2025.
en_114027272629540

L’Inde investit $872mn pour produire localement ses aimants aux terres rares

New Delhi lance un plan d’incitations de 72,8 Md INR pour créer une capacité nationale de 6 000 tonnes d’aimants permanents, face aux restrictions croissantes imposées par la Chine sur les exportations de composants critiques.

Les contrats long terme redessinent le risque électrique sur 30 ans face à la volatilité

L’essor des CfD, PPA et mécanismes de capacité traduit un basculement structurel : les marchés ne couvrent plus les besoins de financement à 10–30 ans, alors que les prix spot ont bondi de 400 % en Europe depuis 2019.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.