Comment consommer moins d’essence sur la route (et moins polluer) alors que les prix sont au plus haut? Entretien du véhicule, conduite sereine: les solutions sont basiques mais demandent un peu d’entraînement.
Eviter la voiture
“On n’y pense pas forcément, mais le plus simple pour économiser du carburant c’est de ne pas prendre sa voiture”, souligne Guillaume Sabiron, de l’institut français du pétrole-Energies nouvelles (Ifpen). Et donc de se déplacer en transports en commun, à vélo, ou en covoiturage.
C’est d’autant plus valable pour les courts trajets que les systèmes de post-traitement (catalyseurs) restent froids: on pollue gravement l’air de son quartier en allant chercher le pain.
Globalement, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) recommande de soutenir davantage les transports publics, généraliser le télétravail, la circulation alternée et les dimanches sans voitures dans les grandes villes.
Ecoconduite
Pour économiser 15 à 20% de carburant et donc plusieurs centaines d’euros par an, il faut adapter son style de conduite, selon l’Ifpen.
Il s’agit de:
– Réduire sa vitesse, en passant par exemple de 120 à 110 km/h sur autoroute.
– Garder une vitesse constante, si possible avec un régulateur de vitesse (5% d’économie).
– Rouler à un régime mesuré (2.000 tours/min environ pour un diesel, 2.500 pour un moteur essence).
– Anticiper les phases de freinage. Cela épargne aussi les freins et les pneus.
– Couper le moteur en cas d’arrêt prolongé (à partir de 10 secondes, hors bouchons), ou profiter du “Stop & start” sur une voiture récente (le moteur s’éteint si l’on est au point mort et qu’on lâche l’embrayage). Cela permet d’économiser 18% de carburant dans le trafic.
– Activer le mode “éco”, s’il est disponible: il permet de réduire jusqu’à 3% de la consommation. Ces conseils ne s’additionnent pas forcément, tout dépend des usages et des trajets.
La plupart de ces conseils sont aussi valables pour une voiture électrique, et préservent son autonomie. Pour faire le point, on peut surveiller sa consommation sur l’ordinateur de
bord ou sur une application (comme Geco Air).
Quelques réflexes
– Réduire la charge en vidant le coffre de tout objet inutile.
– Enlever les barres de toit si elles ne servent pas: elles ajoutent jusqu’à 2% de consommation sur un trajet autoroutier, et un coffre de toit bien plus. Un coffre d’attelage a moins de prise à l’air.
– Fermer les fenêtres à haute vitesse (+5% de consommation sur autoroute).
– Mais éviter aussi de mettre la climatisation à 16° quand il fait 40° dehors (jusqu’à 13% d’économie), ou sur les trajets courts. Au démarrage, il vaut mieux rouler un peu pour aérer la voiture avant d’enclencher l’air conditionné. Et se garer à l’ombre.
– Débrancher les auxiliaires électriques (prises USB…), qui entraînent une petite surconsommation (+0,7%).
Fausses bonnes idées
– Débrayer et rouler au point mort: le moteur continue de tourner. Mieux vaut continuer sur sa lancée en lâchant l’accélérateur, et rétrograder (utiliser le frein moteur) quand on veut ralentir. Cela évite aussi des émissions de particules liées au freinage.
– Se coller à l’arrière d’un véhicule pour profiter de son aspiration est évidemment très dangereux.
– Surgonfler ses pneus accélère leur usure.
– Couper le contact en descente coupe aussi l’assistance au freinage.
– Faire chauffer le moteur plus de 30 secondes avant de partir est inutile.
– Aller à la pompe tôt le matin: l’essence peut être un peu plus dense car plus froide qu’en fin de journée, mais la variation est négligeable.
– Reprogrammer son moteur reste hasardeux. Par ailleurs, aucun des accessoires promettant des économies n’a montré une réelle efficacité lors de tests menés par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA).
– Passer au bioéthanol: ce carburant coûte moins cher, limite un peu les émissions. Mais l’utilisation de terres, d’eau et de produits chimiques pour la culture des plantes, qui seront transformées en carburant, est dénoncée par des ONG.