Des entreprises pétrolières internationales telles que Chevron, Eni, ExxonMobil et Shell ont commencé à explorer la Somalie dans les années 1950, mais ont quitté le pays lorsqu’une guerre civile a éclaté en 1991. Aujourd’hui, la société Coastline Exploration, basée à Houston, est à la tête d’une nouvelle offensive, ayant acquis sept blocs offshore du gouvernement fédéral somalien en 2022.
La société américaine étudie des propositions de partenariat pour ses explorations dans le pays, mais son PDG, Richard Anderson, a déclaré à S&P Global Commodity Insights qu’elle n’était pas dépendante de futurs partenaires. ExxonMobil et Shell envisageraient également un retour en Somalie, pays situé sur un point de passage vital du trafic maritime international.
Énorme potentiel
En mars 2020, le ministère du pétrole a établi une feuille de route initiale avec les deux sociétés. Selon des relevés sismiques en 2D réalisés par TGS en 2014, la Somalie pourrait posséder initialement 30 milliards de barils de pétrole répartis sur 15 blocs proposés par le gouvernement.
L’invasion russe en Ukraine a suscité des discussions sur la sécurité énergétique en Afrique, où l’accès à l’électricité est faible. Par ailleurs, d’importantes découvertes de pétrole et de gaz en Mozambique, en Tanzanie et en Ouganda ont aiguisé l’appétit des investisseurs pour les hydrocarbures de l’Afrique de l’Est. Toutefois, les analystes estiment que le secteur pétrolier naissant et les nouveaux ports pourraient être des cibles pour les militants d’Al Shabab, qui contrôlent de vastes territoires.
Coastline a annoncé en février avoir signé des accords de partage de production pour sept blocs couvrant 35 000 km², près de deux ans après le lancement de la première série d’appels d’offres offshore de la Somalie. Anderson a déclaré que les projets de Coastline progresseront en novembre.
Région sécessionniste
Cependant, opérer dans la région peut être difficile. Dans la région sécessionniste du nord, le Somaliland, la société britannique Genel Energy, cotée à Londres, s’est attirée les foudres du gouvernement fédéral somalien en acquérant des blocs auprès du gouvernement local, qui pourraient contenir 5 milliards de barils de pétrole. Le Somaliland a déclaré son indépendance de la Somalie en 1991, mais sa demande de reconnaissance internationale est bloquée.
L’État sécessionniste considère les accords avec des sociétés internationales comme essentiels à sa mission d’indépendance. Après l’annonce de Genel selon laquelle il avait terminé une étude géotechnique au Somaliland en décembre, Mogadiscio a déclaré qu’il « rejette catégoriquement la revendication de Genel Energy plc sur les droits pétroliers dans les régions du nord de la Somalie » et a demandé à la société britannique de « cesser sa revendication illégale », provoquant une réponse furieuse de l’administration du Somaliland. Selon Genel, le forage devrait commencer au Somaliland fin 2023 ou début 2024.