Entre le 1er et le 13 novembre 2021, les 195 signataires de l’Accord de Paris se rencontraient pour la COP26 à Glasgow. Durant cette réunion, plusieurs engagements majeurs pour le climat ont eu lieu. Pourtant, le président de la COP26, Alok Sharma, a signifié son mécontentement quant au respect de ces derniers.
Six mois sont passés depuis Glasgow
Si le bilan n’est pas que négatif depuis la COP 26, Alok Sharma affirme qu’il y a encore de gros efforts à fournir au vu des objectifs fixés. Dans un discours prononcé le 16 mai dernier, il cible notamment les secteurs de la sidérurgie et l’hydrogène. Il demande également de mieux combattre la vente des véhicules polluants.
Pour des industries très émettrices de dioxyde de carbone, comme l’acier, des innovations voient le jour. Les projets de captations et de stockages du carbone se développent de plus en plus, comme avec le Megaton CCUS Project qui a ouvert fin janvier en Chine. D’autres exemples déçoivent comme le projet Gorgon en Australie avec 2,1 millions de tonnes de CO2 traités pour 4 millions initialement espérés.
Pour l’hydrogène, la production et le transport d’hydrogène renouvelable semblent se développer ces derniers mois. En Europe, la volonté d’une indépendance énergétique plus forte au vu de la situation en Ukraine n’y est pas étrangère. Au Royaume-Uni, un projet de pipeline d’hydrogène directement relié à des pôles de productions et aussi sur les rails, il devrait aboutir avant la fin de la décennie.
Un discours pour le climat avant tout
Dans ce discours de Alok Sharma rapportés par S&P Global Commodity Insights, l’urgence est mise sur le réchauffement climatique. Il a notamment déclaré que davantage d’engagements étaient nécessaires pour mettre fin à la production d’électricité issue du charbon. L’homme politique britannique demande la fin des nouveaux financements liés aux combustibles fossiles, afin d’accélérer le passage aux énergies renouvelables.
Par ailleurs, il demande que l’accord visant à doubler le financement de la transition écologique d’ici à 2025 soit mieux mis en œuvre. L’ancien secrétaire d’État de Boris Johnson déclare qu’il profitera des rencontres intergouvernementales pour dialoguer à ce sujet avec les différents dirigeants. Durant sa prise de parole, il exprime ses ambitions portées par une volonté de respecter au mieux les objectifs climatiques :
« Le monde regardera s’il a eu raison de mettre ses doutes de côté et de faire prudemment confiance au système multilatéral, s’il a eu raison de prendre les dirigeants au mot.[…] Nous devons leur montrer qu’ils ont eu raison. Et cela signifie que nous devons agir beaucoup plus rapidement au cours des six prochains mois que nous ne l’avons fait au cours des six derniers. »
Des investissements records liés aux énergies renouvelables
Selon des projections parues en mai 2022 de l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA), certains des pays les plus émetteurs prévoient des changements conséquents. En tête, la Chine fait office de Mastodonte de la transition énergétique. Une dynamique qui reste extrêmement forte puisqu’elle devrait représenter 45% des ajouts mondiaux de capacité renouvelable en 2022-2023.
De la même manière, l’Union Européenne évolue également vers une transition énergétique forte. Cependant, la plupart de ses projets ne seront visibles que sur le moyen terme, loin des six mois évoqués. L’IEA estime que les projets européens sont à plus grandes échelles avec des délais de développement supérieurs à 18 mois.
Les pays doivent présenter des rapports pour s’aligner sur le pacte climatique de Glasgow d’ici au 23 septembre prochain, selon S&P Global Commodity Insights. D’ici novembre, ils se dirigeront ensuite vers la prochaine grande échéance liée au climat. Il s’agit de la COP27 qui se déroulera à Charm el Cheikh, en Égypte, et verra les objectifs actuels évoluer.
Quelles satisfactions sont au rendez-vous
Malgré la déception signifiée par Alok Sharma, ce dernier a tout de même nuancé son constat. Six mois après, des progrès ont été observés sur l’assistance technique atténuant les dommages causés par le changement climatique. Selon lui, ces derniers mois ont vu le financement de cinq projets expérimentaux liés.
En plus de cela, environ 2 000 « entreprises mondiales » auraient rejoint la campagne « Race to Zero » des Nations Unies. Des nouveaux engagements pris à la suite de la COP26 à Glasgow, qui les engage à atteindre le niveau net zéro d’ici à 2050. Une évolution qui porte le nombre total d’entreprises inscrites à plus de 7 000.
En plus des futures réunions à venir, des représentants gouvernementaux de plus de 40 pays se sont réunis à Copenhague en mai. Les discussions ont porté autour de la manière d’atteindre leurs objectifs climatiques. Cette réunion présentait un « consensus fort », il note des « signaux positifs » sur les objectifs sectoriels prévus pour 2030.
Selon S&P Global Commodity Insights, Alok Sharma aurait incité les principaux pays émetteurs de dioxyde de carbone à augmenter leurs objectifs. Il déclare :
« Les principaux émetteurs doivent montrer la voie, en particulier les pays du G20 dont les ambitions n’ont pas ou peu augmenté depuis Paris.[…] Nous avons besoin qu’ils soumettent des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) plus ambitieux, là où ils ne sont pas actuellement alignés sur l’Accord de Paris. »