Citigroup, acteur majeur dans le financement des énergies fossiles, subit une pression croissante de la part d’ONG environnementales. Depuis le début de l’été, la campagne « Summer of Heat » multiplie les actions pour dénoncer la banque, principal financeur de l’expansion des projets d’extraction fossile depuis l’Accord de Paris. Avec 204 milliards de dollars investis depuis 2016, Citigroup est au cœur des critiques, les ONG pointant l’incohérence entre ces investissements et les engagements mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Réactions mitigées de la banque
Face à ces accusations, Citigroup maintient que son portefeuille reflète la nécessité de concilier les besoins énergétiques mondiaux avec la transition vers une économie bas carbone. La banque met en avant son engagement à investir 1.000 milliards de dollars dans des projets durables et sa stratégie de décarbonation. Cependant, ces efforts sont jugés insuffisants par les militants, qui considèrent que les investissements dans les combustibles fossiles compromettent toute avancée significative vers la neutralité carbone.
Soutien croissant du monde scientifique
La campagne bénéficie également d’un soutien scientifique significatif. Plus de 750 chercheurs ont signé une lettre ouverte adressée à Citigroup, réclamant une réduction rapide et drastique des émissions de gaz à effet de serre, ainsi qu’une transition juste vers un système énergétique propre. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a récemment intensifié la pression en dénonçant la poursuite des investissements dans les énergies fossiles, qu’il qualifie de « nouvelle épidémie » mondiale.
Un tournant pour le secteur financier ?
Les implications de ces mouvements pourraient s’étendre au-delà de Citigroup. Si la banque est contrainte de revoir sa politique d’investissement, cela pourrait influencer l’ensemble du secteur financier, en particulier les autres grandes banques américaines également impliquées dans le financement fossile. Le secteur est confronté à une question cruciale : comment aligner les stratégies d’investissement avec les objectifs climatiques mondiaux, tout en répondant aux besoins énergétiques actuels ?