L’administration Trump s’apprête à marquer un tournant dans la gestion de la politique énergétique des États-Unis. Le président élu a annoncé le 16 novembre sa volonté de nommer Chris Wright, PDG de Liberty Energy, au poste de secrétaire à l’Énergie. Connu pour son scepticisme vis-à-vis des énergies renouvelables, Wright pourrait jouer un rôle décisif dans le repositionnement stratégique du Département de l’Énergie (DOE).
Une nouvelle vision pour le DOE
Chris Wright, dont la nomination est encore soumise à la confirmation du Sénat, apporte une vision radicalement différente de celle de ses prédécesseurs. Réputé pour son soutien à l’exploitation des hydrocarbures, Wright s’est souvent exprimé sur l’importance de maintenir une « dominance énergétique » américaine. Son approche devrait notamment mettre fin à la pause temporaire sur les exportations de GNL, mise en place sous l’administration Biden.
Cette mesure, critiquée par les groupes pétroliers et gaziers, a été jugée contre-productive pour l’économie américaine et ses alliés. Selon Mike Sommers, PDG de l’American Petroleum Institute, cette décision renforcerait la position géopolitique des États-Unis tout en offrant un accès énergétique stratégique à leurs partenaires internationaux.
Une approche critique envers les énergies renouvelables
Dans plusieurs déclarations publiques, Chris Wright a exprimé son scepticisme à l’égard des solutions d’énergie renouvelable. Il estime que les technologies comme le solaire et l’éolien ne sont pas exemptes d’impacts environnementaux, affirmant qu’« il n’existe pas d’énergie propre ou sale, mais simplement des choix technologiques ».
Cependant, cette position suscite des inquiétudes parmi les défenseurs de l’environnement. Jackie Wong, vice-présidente senior pour le climat et l’énergie au Natural Resources Defense Council, a averti que la nomination de Wright pourrait ralentir les efforts du DOE pour promouvoir les énergies propres, particulièrement dans le cadre des financements alloués par l’Inflation Reduction Act.
Impacts attendus sur la gestion des réserves stratégiques
Le DOE, historiquement chargé de superviser les réserves stratégiques de pétrole des États-Unis, pourrait également revoir ses priorités sous la direction de Wright. En 2022, l’administration Biden avait ordonné un prélèvement record de 180 millions de gallons pour contrer l’augmentation des prix provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine. Cette décision a été vivement critiquée par les républicains, qui estiment que les réserves doivent être protégées pour les situations d’urgence nationale.
Avec Wright à sa tête, le DOE pourrait réorienter ses efforts vers une gestion plus restrictive des réserves tout en promouvant des projets alignés sur une stratégie énergétique basée sur les hydrocarbures.
Des investissements à reconsidérer
Sous l’administration Biden, le DOE a consacré d’importants financements au développement de technologies innovantes comme le captage de carbone, l’hydrogène vert et les carburants durables. Plus de 27 milliards de dollars ont été distribués dans ce cadre. Il reste incertain si cette dynamique sera maintenue sous la direction de Chris Wright, dont les priorités semblent davantage orientées vers l’exploitation conventionnelle des ressources fossiles.
Cependant, certains experts prévoient que cette transition pourrait impacter la compétitivité des États-Unis dans le domaine des technologies propres, alors que la concurrence internationale, notamment avec la Chine, s’intensifie.