La Chine continue de renforcer sa domination sur le marché mondial des véhicules électriques. En juillet 2024, la part de marché des véhicules électriques et hybrides rechargeables en Chine dépasse les 50 %, contrastant fortement avec les 20,5 % atteints en Europe au mois de juin. Cette dynamique reflète une stratégie nationale bien orchestrée qui a permis à la Chine de devenir le leader incontesté de l’électromobilité. Le soutien massif du gouvernement chinois, combiné à une industrie locale des batteries bien établie, a permis aux constructeurs comme BYD de proposer des véhicules à des prix compétitifs, rendant l’électrique accessible à une large part de la population.
En Europe, la transition vers l’électrique est freinée par plusieurs obstacles, notamment des coûts encore élevés et une dépendance aux subventions pour stimuler la demande. La fin des aides à l’achat en Allemagne, par exemple, a provoqué une chute notable des ventes de véhicules électriques, illustrant la vulnérabilité du marché européen face à une concurrence de plus en plus féroce.
Réaction européenne et défis à venir
Face à l’expansion rapide des exportations chinoises, l’Union européenne a réagi en juillet 2024 en imposant des droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine, atteignant jusqu’à 38 %. Cette mesure vise à protéger l’industrie automobile européenne, en difficulté, contre une offre chinoise qui bénéficie d’un avantage coût décisif grâce à une production domestique de batteries à grande échelle.
Cependant, cette réponse protectionniste ne suffira pas à elle seule. Les constructeurs européens doivent rapidement réviser leur stratégie, en développant des modèles plus abordables et adaptés aux besoins du marché local. Des initiatives telles que la commercialisation imminente de la Renault 5 et de la Citroën ë-C3, à des prix plus compétitifs, témoignent de cette nécessité d’innover pour rester pertinent sur le marché.
L’écart entre la Chine et l’Europe dans le domaine de l’électromobilité ne cesse de se creuser, et les défis pour l’industrie européenne sont nombreux. Le marché chinois, ayant atteint un niveau de maturité, se dirige vers une phase où l’offre et la demande s’équilibrent naturellement, sans besoin de subventions massives. En revanche, l’Europe doit encore surmonter des obstacles structurels et accélérer sa transition vers une production électrique plus efficace et économiquement viable pour espérer rattraper son retard.