D’après S&P Global Commodity Insights, les raffineries chinoises s’abstiendraient de prendre les barils iraniens à court terme. Cela se justifie à la suite d’une nouvelle série de sanctions imposées par les États-Unis. Pour assurer la pérennité de leurs activités, les raffineries pourraient disposer de cargaisons russes à prix réduit.
L’impact des sanctions sur les raffineries chinoises
Les autorités américaines annonçaient le 25 mai de nouvelles sanctions. Elles concernent plusieurs personnes et entités impliquées dans un réseau international de contrebande de pétrole. Cela permettait à l’Iran de contourner les sanctions pétrolières.
De facto, le brut iranien devient une denrée difficile à écouler pour les raffineries. Une source commerciale ayant connaissance de cette problématique déclare :
« Il est difficile de vendre les barils iraniens par rapport à il y a une semaine. Certaines cargaisons sont stockées dans les ports de Shandong sans trouver d’acheteur. »
Les sanctions pour l’achat de pétrole iranien ciblent des sociétés commerciales qui importent des barils de brut iraniens pour les revendre. En particulier, les sociétés China Haokun Energy et Fujie Petrochemical Zhoushan. De plus, la raffinerie indépendante chinoise, Shandong Sea Right Petrochemical se trouve dans la liste des sanctions.
Un équilibre entre le gain et le risque
Les sanctions poussent les raffineries à une attitude prudente dans l’achat de pétrole iranien. Ce contexte entraîne la décote des barils iraniens par rapport aux contrats à terme ICE Brent. De ce fait, les raffineries s’adaptent et cherchent le meilleur compromis pour leur activité. C’est l’avis d’un analyste à Pékin qui indique :
« Les prix des autres bruts réguliers augmentent alors que la demande intérieure doit encore se redresser. Ainsi, les raffineries doivent réduire leurs coûts en prenant des bruts bon marché pour survivre. Parmi eux, les bruts iraniens et les bruts russes. »
Tout d’abord, environ 9,38 millions de tonnes de brut iranien ont été livrées à la province de Shandong durant les 4 premiers mois de l’année. C’est plus du double des 4,5 millions de tonnes à la même période de l’année dernière.
Ensuite, les barils iraniens restent demandés par les raffineries dans le secteur indépendant. Ils sont un des plus économiques disponibles en plus de l’ESPO russes. Néanmoins, les négociants estiment que les sanctions prises contre certaines sociétés rappellent aux raffineries de ne pas effectuer de paiements directs envers ces dernières.
Finalement, les dernières sanctions devraient rendre plus difficile le fonctionnement de certaines sociétés comme Shandong Sea Right Petrochemical.
L’opportunité du pétrole russe ?
Les raffineries chinoises interrompaient les flux d’importations de brut russe en novembre 2021. La raison était l’existence d’autres sources d’approvisionnement à des prix plus compétitifs. À la fin du mois d’avril, le brut russe à terme pour la fin du mois de mai ou au début de juin se négociait à une décote d’environ 5 à 6 dollars par baril par rapport aux contrats à terme sur le brut de référence ICE Brent.
Les raffineries indépendantes chinoises sont prêtes à reprendre l’Oural russe. Une première cargaison depuis novembre 2021 arrivera début juin suivi de huit autres. Les neuf cargaisons de brut russe totaliseront 880 000 tonnes et devraient arriver au Shandong.
Le volume des arrivées de juin est proche du total des importations de brut russe par les raffineries indépendantes de la Chine en 2021. Cela représente 925 000 tonnes. En 2020, les raffineries indépendantes importaient 5,14 millions de tonnes de brut russe.