En Chine, le système d’échange de quotas d’émission de carbone vient d’être lancé en tant que plus grand marché du carbone au monde. Selon Reuters, ce nouveau programme chinois de réduction des émissions est important, mais inefficace.
La Chine met en place un nouveau système ambitieux
En apparence, le nouveau marché, très attendu, semble impressionnant. Il couvre quelque 2.000 centrales électriques responsables de plus de 4 milliards de tonnes d’émissions de carbone.
Et ce n’est que la première phase du système. D’autres industries devraient être incluses à des intervalles qui restent à déterminer, comme la pétrochimie, la sidérurgie, la papeterie et l’aviation.
Mais si ce système peut sembler vaguement similaire à celui de l’Union Européenne, il est en réalité très différent. Il existe un risque que la pollution à court et moyen terme en Chine ne soit pas réduite.
Interrogation sur la distribution des quotas
Ce programme doit aider la Chine à atteindre son objectif de zéro émission de carbone d’ici à 2060. Toutefois, cela dépendra du fait que la Chine modifie ses paramètres afin de fixer un prix du carbone suffisamment élevé. Cela pourra donc inciter à modifier les comportements et les décisions d’investissement.
En effet, les permis sont attribués sur la base de la quantité d’émissions par unité de production d’électricité. Ce système est différent de celui de l’UE, où les centrales électriques doivent retirer des permis à hauteur de leurs émissions. S’ils n’en ont pas suffisamment, ils doivent les acheter sur le marché libre.
Un prix du carbone trop bas ?
D’autre part, les producteurs moins efficaces peuvent se retrouver avec un déficit de permis. Mais même dans ce cas, le coût d’achat d’unités supplémentaires pourrait ne pas être très dissuasif.
De plus, les permis d’émission de carbone de la Chine se négocient à des valeurs très inférieures à celles de l’UE. Les permis ont clôturé à 52,30 yuans (8,06 dollars) la tonne lundi 17 juillet 2021, contre 48 yuans à l’ouverture des marchés. Le prix au comptant dans l’UE a clôturé à 52,32 euros la tonne lundi, soit près de huit fois le prix en Chine.
Pour que le nouveau système chinois soit pris plus au sérieux et pour qu’il soit plus efficace, deux critères sont à remplir. Les permis doivent devenir plus rares et leur prix doit être plus élevé. La réduction de l’offre devrait permettre d’obtenir des prix plus élevés.