La République populaire de Chine a appelé les pays membres des BRICS à intensifier leur coordination pour contrer les mesures environnementales unilatérales qui, selon elle, déséquilibrent les échanges commerciaux internationaux. Cette déclaration a été faite par Huang Runqiu, ministre de l’Environnement, lors de la 11ᵉ réunion des ministres de l’Environnement des BRICS, qui s’est tenue à Brasilia, au Brésil, le 3 avril, selon China Environment News, publication officielle du ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnement.
Le ministre chinois a particulièrement critiqué les initiatives telles que le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (CBAM) de l’Union européenne et l’imposition croissante de droits de douane sur les produits énergétiques propres. Il a affirmé que ces instruments unilatéraux compromettent l’équilibre des engagements internationaux en matière climatique et entravent la transition vers une économie mondiale bas carbone.
Appel à un cadre réglementaire multilatéral
Huang a déclaré que les BRICS devraient renforcer leur unité pour défendre la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et l’Accord de Paris, en tant que fondements du cadre réglementaire mondial. Il a souligné que la coopération au sein des BRICS est nécessaire pour limiter les effets du découplage des chaînes d’approvisionnement et du protectionnisme croissant.
La Chine, principal producteur mondial d’acier, s’estime particulièrement concernée par le CBAM, qui imposera une taxe carbone sur les importations de produits à forte intensité d’émissions dans l’Union européenne dès 2026. Huang a déclaré que la Chine dispose des plus grandes infrastructures mondiales de production d’énergie propre et d’acier à faibles émissions, soulignant ainsi les enjeux liés à cette régulation européenne.
Financement climatique et inégalités réglementaires
L’Inde a également utilisé cette réunion pour mettre en avant les attentes concernant la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP30) prévue à Belém, au Brésil, à la fin de l’année. Dans un communiqué publié le 3 avril, le ministère indien de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique a présenté la feuille de route dite « de Bakou à Belém », visant à sécuriser 1 300 milliards USD de financement pour les contributions déterminées au niveau national (CDN).
L’Inde a estimé que les engagements pris lors de la COP29 à Bakou — soit 300 milliards USD par an d’ici 2035 dans le cadre du Nouvel Objectif Quantifié Collectif de Financement Climatique — sont insuffisants. New Delhi a ainsi soutenu l’appel de Pékin pour que les BRICS fassent front commun dans les forums internationaux afin de représenter les intérêts des pays en développement face aux évolutions réglementaires venues du Nord global.