Chevron note, au vu du contexte géopolitique, l’importance du pétrole kazakh. Selon la deuxième compagnie pétrolière des États-Unis, les exportations du pétrole brut kazakh sont « très importantes » pour les marchés mondiaux. Les exportations de brut CPC kazakh sont estimées à 1,5 million de barils par jour.
Un brut kazakh chargé en Russie
Le Kazakhstan entretient des liens étroits avec la Russie. Le pays dépend d’un oléoduc traversant le sud de la Russie. De plus, l’essentiel du brut kazakh est chargé en Russie, dans le port de Novorossiisk. Suite à l’invasion de l’Ukraine, le prix du brut kazakh a chuté. En effet, suite aux sanctions contre la Russie et aux coûts d’assurance élevés, les acheteurs ont négligé le pétrole issu de la mer Noire.
En mars, Greenpeace a protesté contre la livraison de brut kazakh à la raffinerie de Fawley, au Royaume-Uni. L’ONG dénonce l’origine du brut chargé en Russie. Chevron, de son côté, assure que le brut, même s’il est chargé en Russie, est certifié comme étant d’origine kazakhe.
Alors que les pays de l’Union européenne envisagent de suivre les sanctions imposées à la Russie par les États-Unis et le Royaume-Uni, Chevron déclare :
« L’oléoduc Caspian est une voie d’exportation essentielle pour le pétrole brut due Kazakhstan vers les marchés internationaux et de nombreux pays comptent sur ce dispositif de transport essentiel pour leur sécurité énergétique. Compte tenu des interdictions actuelles sur le brut russe, l’accès aux approvisionnements énergétiques kazakhs reste très important pour les consommateurs du monde entier. »
Le Trésor américain a confirmé que le pétrole kazakh n’était pas concerné par les sanctions contre la Russie.
Peu d’impacts sur le brut
Jusqu’à présent, le volume de brut kazakh semble peu impacté par la guerre en Ukraine. Selon S&P Global Commodity Insights, les chargements de CPC ont atteint 1,5 million de b/j en février et devraient, en avril, rester au même niveau.
Chevron est le principal actionnaire de Tengiz, gisement le plus important du Kazakhstan. Elle souligne qu’aucune de ses parts des volumes de CPC ne provenait de gisements russes. Aussi, le Trésor américain a rappelé qu’il était possible de « séparer » le brut kazakh du brut russe.
Ainsi, Chevron annonce que la production à Tengiz n’est pas interrompue et que les exportations vont se poursuivre. Cependant, l’entreprise reste attentive à l’évolution de la situation. Elle explique :
« Nous continuons à suivre l’évolution de la situation et, comme toujours, à nous confirmer à toutes les lois et réglementations en vigueur. »
Les prix du brut ont légèrement diminué après avoir explosé au début du mois de mars. Ils restent proches de 10 $/b.